Maria Isabel Santos, veuve de Pablo Escobar : "Jusqu’au bout je l’ai aimé follement"
Maria Isabel Santos, la veuve de Pablo Escobar, se confie en exclusivité à Paris Match à l’occasion de la publication de ses Mémoires en français. Elle nous raconte sa vie dans l’intimité du plus grand narcotrafiquant de l’Histoire.
Paris Match. Pendant vingt et un ans, vous avez partagé la vie de Pablo Escobar. Comment l’avez-vous rencontré ?
Maria Isabel Santos. Mon premier souvenir remonte à 1972, Pablo circulait sur une Vespa blanc et rouge, dans notre quartier La Paz, à Medellin, en Colombie. J’avais 12 ans, lui, 23 et un sourire craquant. Il avait déjà ce charisme fou, l’âme d’un leader. Je suis tombée folle amoureuse de lui, au premier regard. Pablo était un séducteur au bagou éloquent, captivant les conversations, impressionnant les hommes, enivrant les femmes.
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Je mentais à mes parents pour le retrouver. Nous parlions des heures en mangeant des glaces. J’étais sous le charme, flattée par ses compliments, comblée par ses cadeaux : sa montre, un vélo, un disque de chansons d’amour, des chewing-gums… J’ai gardé précieusement un des emballages en carton et ce petit pot en bois qu’il m’a rapporté d’un voyage à Pasto, dans le sud du pays. Ma famille a tout de suite été opposée à cette relation, Pablo avait une réputation sulfureuse, on le disait aussi infidèle. Je l’ai épousé le 29 mars 1976, à 15 ans. En juin de la même année, il était arrêté avec 26 kilos de pâte de coca, puis incarcéré avant d’être libéré cinq mois plus tard, soi-disant acquitté de toutes les charges. J’aurais dû me méfier. Le 24 février 1977, j’étais encore au lycée quand notre fils, Juan Pablo, est né.
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Il me disait rêver d’un Medellin idéal, unique en son genre, où le chômage serait absent et les enfants tous scolarisés. Je le croyais.
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Comment se comportait Pablo Escobar avec vous ?
Il était doux, romantique. Il m’écrivait des kilos de lettres d’amour, j’en connais toujours certaines par cœur. Il n’a(...)