Marche pour les retraites: Ruffin décrit Macron comme "un irresponsable à la tête de l'État"
Le député élu dans la Somme, François Ruffin, a marché aux côtés des jeunes contre la réforme des retraites ce samedi à Paris. Auprès de BFMTV, il a jugé que le président de la République était "dans l'irresponsabilité" et l'a appelé à renoncer à son projet.
Une idée fait l'objet d'un ping-pong verbal autour de la mobilisation contre le projet gouvernemental de réforme des retraites: celle d'"irresponsabilité". En prélude aux premières manifestations, Emmanuel Macron avait ainsi confié ne pas croire "en la victoire de l'irresponsabilité". Jeudi, à Barcelone, il a cette fois dépeint sa feuille de route comme "juste et responsable".
Participant, ce samedi à Paris, à la marche des jeunes contre ce projet de réforme, le député insoumis élu dans la Somme, François Ruffin, a retourné le stigmate. "Je trouve qu’on a un irresponsable à la tête du pays", a-t-il tancé.
"La responsabilité serait de retirer" le texte selon François Ruffin
"Je trouve qu’on a un président de la République qui est dans l’irresponsabilité", a-t-il lancé.
Et de poursuivre: "Après trois années de crise Covid, on a des Français épuisés, après la guerre en Ukraine, la difficulté à payer ses factures, l’énergie dont le prix bondit, les salaires qui ne suivent pas, un président de la République réélu sans enthousiasme, ni élan, avec une majorité de raccroc à l’Assemblée nationale, et qui sur une base extrêmement étroite fait un projet qui heurte la société. Je trouve que c’est dangereux pour le pays, la nation."
"Je trouve qu’on a un irresponsable à la tête du pays. La responsabilité – s’il avait un peu de sagesse – ça aurait été de ne pas proposer ce projet. La responsabilité aujourd’hui serait de le retirer", a-t-il repris. François Ruffin a invité Emmanuel Macron à un geste gaullien, lui conseillant de "dire en quelque sorte : ‘Je vous ai compris’."
"Les gens veulent bien travailler, ils voient la difficulté dans laquelle se trouve le pays, qu’il faut reconstruire l’hôpital, l’école, le rail, l’électricité mais ils disent : ‘Notre travail doit être reconnu’. C’est le salaire, et arriver à la retraite à un âge où on n’est pas encore épuisé, pas encore à genoux", a-t-il expliqué.
La "décence" comme mot d'ordre
François Ruffin a d'ailleurs souligné ce qui est au cœur de la mobilisation selon lui: "Mon mot d’ordre est un mot d’ordre de décence: les Français doivent pouvoir vivre de leur travail. De leur travail présent, c’est le salaire ; de leur travail passé, c'est la retraite; de leur travail à venir, c’est la formation."
Le cabinet indépendant Occurrence - qui a recensé le nombre des manifestants pour un collectif de médias dont BFMTV - a chiffré le cortège à environ 14.000 marcheurs. Bien loin des 150.000 revendiqués par la France insoumise. Mais François Ruffin a assuré du succès de la mobilisation, et l'a inscrit dans la continuité de la réussite de la journée de grève de jeudi: "Ce qui a commencé à se produire jeudi, c’est un dégel de la résignation. Les gens en sortent."
François Ruffin donne rendez-vous au 31 janvier
Le député espère voir cette dynamique se prolonger lors de la prochaine journée de grève, fixée au 31 janvier par les syndicats: "Là, il y a de l’énergie, de l’envie, et maintenant il faut se dire qu’on vise le 31. C’est le 31 la date, il faudra élargir."
Il a suggéré aux opposants au projet de réforme des retraites de promouvoir le mouvement auprès de leur entourage: "Et chaque personne qui est venue le 19 doit trouver un copain, un cousin, un collègue et lui dire ‘Viens avec moi le 31’ pour gagner contre la retraite à 64 ans, pour avoir le droit de passer de bons moments avec ses petits-enfants".
Article original publié sur BFMTV.com
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