Marche contre l'antisémitisme: Hollande juge qu'on "voit bien l'intérêt" qu'a le RN à s'y "engouffrer"
"Dans une manifestation, vient celui ou celle qui veut venir. On ne regarde pas ses intentions, même si certaines ne sont, sans doute, pas tout à fait pures." François Hollande estime ce vendredi sur BFMTV-RMC qu'on "voit bien l'intérêt" pour le Rassemblement national de "s'engouffrer" dans la marche contre l'antisémitisme, organisée ce dimanche à l'initiative des présidents des deux chambres du Parlement. Selon lui, il s'agit pour la parti à la flamme, d'"absoudre ce qu'ont longtemps été ses positions par rapport à la question juive".
"L'enjeu, c'est qu'il y ait cette réaction"
Pour autant, il ne "faudrait pas que (...) ça nous empêche nous les citoyens d'aller à cette manifestation", juge également l'ex-président de la République, qui sera présent à l'événement.
Face à la recrudescence des actes antisémites, "l'enjeu, c'est qu'il y ait cette réaction du peuple français", explique-t-il, invitant à ne pas "chercher de prétexte", pour ne pas se rendre à ce rassemblement.
Venir à la marche, "n'empêche pas de juger sévèrement ceux qui peuvent défiler", souligne François Hollande. Joignant la parole aux actes, le socialiste commente les propos récents de Jordan Bardella, qui a considéré sur BFMTV ce dimanche que Jean-Marie Le Pen n'était pas antisémite, alors même que le co-fondateur du FN a été condamné pour antisémitisme à plusieurs reprises.
"Je pense que ça signifie que son mouvement est sans doute encore antisémite, s’il pense que son ancien dirigeant n’était pas antisémite", tance l'ancien premier secrétaire du Parti socialiste.
"Risque pour la cohésion de notre pays"
Avant d'insister une nouvelle fois: "Le sujet n’est plus le Rassemblement national. Le sujet est: est-ce que nous sommes capables, nous nation française, de montrer que nous sommes conscients qu’il y a un risque pour la cohésion de notre pays et que nous ne pouvons pas laisser les juifs de France dans l’incertitude."
Face à la présence du RN, La France insoumise refuse de participer à la marche. Sans aller jusque-là, certaines formations ont pris leurs distances. Communistes, écologistes et socialistes proposent de mettre en place un "cordon républicain", tandis que Stéphane Séjourné, patron de Renaissance, a assuré qu'il ne défilerait pas "derrière la même banderole" que le parti à la flamme.
Mercredi soir, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, qui président respectivement l'Assemblée nationale et le Sénat ont indiqué sur TF1 qu'ils défileraient "en tête du cortège", mais pas "à côté du RN".