Marche du 12 novembre : le sursaut français ?
Quand les marcheurs parisiens ont rejoint la place des Invalides, ils ont lâché un immense soupir de soulagement. Un « ouf » majuscule ! La foule des grands jours, en effet, était au rendez-vous. Compacte, concentrée, digne, bienveillante. Comme si ces marcheurs du dimanche, plus d'une centaine de milliers, avaient conscience du caractère historique de leur présence sur le boulevard Saint-Germain. Pas seulement pour soutenir leurs compatriotes juifs et leur signifier que, désormais, ils n'étaient plus seuls, mais surtout pour défendre une certaine idée de la République.
Un credo aussi vieux que le drapeau tricolore : « Liberté, égalité, fraternité ». Traduction : tous les citoyens sont égaux, quelles que soient leurs origines, leurs religions, leurs races. Le conflit israélo-palestinien ? Oublié pendant les quelques heures où ces citoyens ont battu le pavé, dans une forme de gravité, pour se concentrer sur ce qui se passe en France. Les horreurs perpétrées depuis plus de dix ans, sur notre sol, par des fanatiques se réclamant d'un islam totalitaire et barbare. Les marcheurs se regardaient, se congratulaient, rassérénés, encore surpris par leur nombre, et, tacitement, envoyaient un message à l'ensemble du pays : « Pas nous, pas ici ! »
Les marcheurs ont donné une leçon à ceux qui les représentent
Après le « Nous sommes tous des Juifs allemands » de Dany Cohn-Bendit, en mai 1968, on entendait à bas bruit un « Nous sommes tous des Juifs français ! » Le problème [...] Lire la suite