Manuela Carmena, une juge incorruptible à la tête de Madrid

La plus originale des candidates aux élections municipales du 24 mai s’apprête à diriger la capitale espagnole. Après trois semaines de conciliabules, de réunions secrètes et de folles rumeurs, l’ex-magistrate Manuela Carmena, une septuagénaire qui circule à bicyclette et tient une boutique de vêtements confectionnés par des prisonniers, va occuper un trône que la droite détenait depuis les années 90. Elle devrait être intronisée ce samedi.

Le chemin du rapprochement a été semé d’embûches : avec 20 élus (autant que la rivale conservatrice Esperanza Aguirre), l’ancienne juge devait absolument convaincre le candidat socialiste de lui apporter son soutien. Cet appui a été obtenu de haute lutte par Manuela Carmena, chef de file d’une de ces plateformes d’Unité populaire constellées de miniformations et de candidats indépendants, qui ont percé dans la plupart des grandes villes, notamment Barcelone, Saragosse ou Cadix. Au bout de cette négociation délicate, le socialiste Antonio Miguel Carmona a cédé sur presque toutes les exigences posées par Carmena. De sorte que les deux leaders, le chevronné dirigeant socialiste et la néophyte égérie de la gauche, se sont entendus sur un programme en six points : le premier point est un audit de la dette publique permettant de déceler des surcoûts dans la précédente gestion municipale. Le sixième porte sur la moralisation de l’administration municipale. En outre, le nouveau pouvoir local s’attachera à ramener en son giron des services ayant été externalisés, tels que le nettoyage des rues ou la gestion du métro. (à Madrid)



Retrouvez cet article sur Liberation.fr

Crise à la roumaine : accusé de corruption, le Premier ministre s'accroche à son fauteuil
Vermoulu
Edward Snowden, le «Sunday Times» et l’avantage des sources anonymes
Le président soudanais joue à chat avec la CPI en Afrique du Sud
Une ex-Pussy Riot interpellée pour avoir protesté contre la politique carcérale