Manuel Valls se présente comme le meilleur allié des entreprises

PARIS (Reuters) - Manuel Valls s'est présenté jeudi comme le meilleur allié des entreprises, ironisant sur la droite qui demande des réformes drastiques sans jamais les mettre en oeuvre. Au congrès des experts-comptables, le Premier ministre a promis une réforme du Code du travail ambitieuse, qui apportera aux entreprises la souplesse nécessaire pour les convaincre d'investir et d'embaucher. La faiblesse de la reprise économique et la poursuite de la hausse du chômage qui l'accompagne - "désastre le plus grand" selon les mots de François Hollande mardi - pèsent durement sur la popularité de l'exécutif qui recule encore à un an et demi de l'élection présidentielle. Seuls 16% des Français disent avoir confiance en François Hollande pour résoudre les problèmes du pays et 33% en Manuel Valls, selon un sondage TNS Sofres pour le Figaro Magazine diffusé jeudi. "Je veux faire confiance aux chefs d'entreprise et leur dire que nous sommes en train de mettre en place le cadre qui doit leur permettre de retrouver pleinement cette confiance", a dit Manuel Valls. "C'est le moment d'investir et d'embaucher." Le chef du gouvernement a rappelé qu'il avait déclaré son amour pour l'entreprise devant l'université d'été du Medef l'an dernier. Un message relayé un an plus tard par le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, qui a tenté de convaincre les patrons que leurs demandes avaient été comblées. Comme Emmanuel Macron, Manuel Valls a reconnu les erreurs du passé, déclarant jeudi qu'"au début des années 2000, nous avons laissé la compétitivité de notre économie, de nos entreprises, de notre industrie, se dégrader". L'action du gouvernement, fondée sur le redressement des comptes publics, l'amélioration de la compétitivité des entreprises et bientôt davantage de souplesse avec la réforme du Code du travail, doit restaurer cette confiance, a-t-il plaidé. "Nous allons maintenant nous attaquer à la refonte du Code du travail : il y a ceux qui en parlent mais qui ne le font jamais et puis il y a ceux qui comme moi en parlent pour le faire", a-t-il dit, égratignant sans le nommer Nicolas Sarkozy. Le président des Républicains prône une sortie du régime des 35 heures pour les entreprises qui le souhaitent avec un allègement des cotisations patronales jusqu'à 39 heures, une "attaque sans précédent" contre le modèle social selon les ténors du Parti socialiste. Il faudra, a poursuivi Manuel Valls, "fixer des grands principes qui sont ceux du Code du travail qui doivent assurer la protection des salariés mais il faut plus de souplesse, plus de flexibilité, donner davantage de confiance à ceux qui représentent les salariés, à ceux qui dirigent les entreprises". (Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)