Publicité

Manuel Valls, les experts et les réfugiés du Kosovo

Faut-il être Syrien pour être réfugié? N'en déplaise aux experts improvisés, la nationalité n'est pas un critère pour faire le tri entre réfugiés et migrants économiques.

Depuis la fin de l’été, les Syriens sont devenus la figure emblématique des personnes ayant droit au statut de réfugié. Cette situation conduit de nombreux responsables politiques et experts improvisés sur les questions migratoires, à continuer de penser que selon les nationalités, les personnes seraient, soit des migrants économiques, soit des réfugiés. Le Premier ministre français Manuel Valls déclarait à ce propos le 16 septembre 2015, à l’Assemblée nationale : «Les migrants qui ne relèvent pas du statut de réfugié́ […] proviennent des Balkans – Albanie, Kosovo – de pays sûrs donc, voisins de l’Union. Ils proviennent aussi d’Afrique de l’Ouest. Ces migrants entrent, pour une très grande majorité́, dans l’immigration irrégulière. Et donc ils doivent retourner vers leur pays d’origine, dans le respect des personnes, mais avec fermeté́.»

Cette dichotomie est également reprise par d’autres responsables politiques et certains scientifiques. Michel Foucher, géographe et diplomate, écrivait dans l’hebdomadaire «Le 1», le 9 septembre 2015 : «Il est indispensable de distinguer clairement les réfugiés des autres catégories de migrants. Un habitant du Kosovo cherchant à rejoindre l’Allemagne par la Hongrie n’est pas un réfugié mais un migrant économique. A l’inverse, un réfugié est une personne fuyant un pays en guerre ouverte, comme la Syrie, et en route vers l’Allemagne par exemple, où elle pourra bénéficier légitimement du droit d’asile politique.» Enfin la petite musique matinale de l’éditocrate de France Inter, Bernard Guetta, de rajouter : «C’est rationnel, c’est logique».

Les 2 775 demandeurs d’asile kosovars enregistrés en France en 2014 et celles et ceux arrivés depuis en 2015, n’auraient donc pas droit au statut de réfugié. Pas si sûr…

Car si les trois protagonistes avaient pris le temps de (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

L’UE contre l'intervention de l'ONU dans la restructuration des dettes souveraines
Régis Debray, le Schtroumpf grognon, par Laurent Joffrin
Chypre : si près des réfugiés, si loin de l’Union européenne ?
Les raccourcis rodés du culturalisme pédagogique
Espace imaginaires du Grand Nord