Manuel Valls demande au Medef de renoncer à la surenchère

Manuel Valls a demandé, lors de sa déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale, au Medef de s'abstenir de toute surenchère, au lendemain de la diffusion des grandes lignes d'un document de travail de l'organisation patronale reçu comme une provocation par les syndicats. /Photo prise le 16 septembre 2014/REUTERS/Gonzalo Fuentes

PARIS (Reuters) - Manuel Valls a demandé mardi au Medef de s'abstenir de toute surenchère, au lendemain de la diffusion des grandes lignes d'un document de travail de l'organisation patronale reçu comme une provocation par les syndicats.

"Personne (...) ne doit prendre le risque d'affaiblir par je ne sais quelle provocation, par je ne sais quelle surenchère, l'indispensable dialogue social", a dit le Premier ministre lors de sa déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale.

"Dans ce domaine comme dans bien d'autres, il faut faire preuve de constance et respecter les règles du jeu. C'est ce que je rappellerai encore une fois au Medef, qui doit pleinement s'engager", a-t-il ajouté.

Manuel Valls a souligné que les mesures prises par le gouvernement en faveur de l'activité et de la compétitivité des entreprises, notamment dans le cadre du pacte de responsabilité, nécessiteraient du temps pour porter pleinement leurs fruits.

Le Premier ministre, qui a obtenu de justesse la confiance a répondu point par point aux propositions avancées par l'organisation patronale dans son document de travail.

Il a ainsi assuré qu'il n'y aurait pas de remise en cause de la durée légale du travail à 35 heures et que réformer, ce n'était ni réduire le smic, ni supprimer le contrat de travail à durée indéterminée, ni diminuer les salaires des fonctionnaires, ni "casser (le) modèle social" français.

Le président du Medef, Pierre Gattaz, a récusé sur son blog les critiques du Premier ministre.

"Pour pouvoir discuter des propositions, il faut d’abord les avoir lues et savoir de quoi l’on parle", écrit-il. "Si on qualifie de 'surenchère' tout ce qui est proposé, on risque de (...) ne pas aller bien loin."

"Pour reprendre ce qu’a dit le premier ministre, 'Réformer, ce n’est pas réduire le smic. Réformer, ce n’est pas supprimer le CDI. Réformer, ce n’est pas diminuer les salaires dans la fonction publique. Réformer, ce n’est pas casser notre modèle social'", ajoute-t-il. "Sur tout cela nous sommes d’accord mais j’ajouterai : 'réformer, ce n’est pas ne rien changer'."

Et d'espérer que "beaucoup de gens liront" les propositions que le Medef présentera officiellement le 24 septembre pour relancer l'emploi en France.

(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)