Manu Chao de retour avec "Viva Tu", son premier album en 17 ans

Après 17 ans sans album, Manu Chao revient ce vendredi 20 septembre avec Viva Tu et ses sonorités latino propres au plus connu des "clandestino" franco-espagnol. Un événement après une si longue absence, tant musicale que médiatique: la dernière interview du chanteur remonte à sept ans.

Pour autant, son retour n'en est pas totalement un: à 63 ans, José Manuel Tomás Arturo Chao Ortega, dit Manu Chao, n'avait pas complètement disparu du paysage musical, évitant les médias et poursuivant les concerts dans des lieux à taille humaine, où il veille lui-même au prix des places.

"C'est pas les grosses salles, c'est pas les Zéniths", avait déclaré il y a quelques jours à BFMTV un spectateur du festival Poule des Champs, dans la Marne. Avant de saluer: "Il est toujours près de son public."

Des rythmes latins à la country-punk

Connu en Europe, célèbre en Amérique du Sud, il se produit jusqu'en Asie. Sur Viva Tu, avec ses paroles minimalistes et répétitives, en espagnol principalement, ses échantillons sonores remployés ça et là, le tout enveloppé par des rythmes chaleureux où guitare et percussions sont omniprésentes, sa patte est reconnaissable en quelques notes.

Pour le reste, l'artiste livre des titres toujours engagés comme Vecinos en el mar, sur l'immigration, écrite avec des réfugiés kurdes à Athènes. Et propose des pas de côté comme Tu Te Vas en duo avec la rappeuse Laeti, le country punk Heaven's bad day ou la rumba éponyme de l'album dans laquelle il célèbre notamment ses voisines de quartier à Barcelone, où il vit.

"Si je commence à rentrer dans une formule de choses que les gens attendent de moi et que je sais déjà faire, je m'emmerde très vite", explique-t-il, dans un entretien donné à son label Because, en amont de cette sortie.

"Le fric, il s'en fout"

"Musicalement, quand j'avais 16-17 ans, je rêvais de même pas la moitié de tout ce qui m'est arrivé. (...) Ce qui me surprend, c'est que ce kiff continue de me faire kiffer", constate-t-il aussi.

"C'est la liberté d'abord, le fric, il s'en fout", assure de son côté Alain "Gaston" Rémy, auteur de la BD biographique De la Mano à Manu Chao (ed. Idées+). "Il vient du punk, on était des petits punks avec lui, on est devenu des vieux hippies avec lui... et il a engendré des jeunes hippies", note-t-il.

Sur les plateformes d'écoute, l'artiste attire effectivement un public rajeuni et ses tubes agrémentent des vidéos sur TikTok. En 2023, il a réalisé "plus de 835 millions de 'streams' toutes plateformes confondues", selon son label.

Article original publié sur BFMTV.com