Manque de neige : la galère des saisonniers

La situation des saisonniers est jugée
La situation des saisonniers est jugée “catastrophique” (Getty)

Il n’y a pas que les vacanciers qui déplorent le manque de neige dans les stations. Les saisonniers, qui travaillent en stations, font grise mine.

Grosse galère dans les stations de sports d’hiver. En cause, le manque de neige. Et ce ne sont pas les vacanciers qui sont les plus à plaindre, mais les saisonniers, qui sont embauchés pour la saison de ski, dans l’hôtellerie, la restauration, ou encore les remontées mécaniques.

“La situation est catastrophique. 30 à 40% des saisonniers ne sont pas embauchés, dont ils ne touchent pas de revenus et ne peuvent pas payer leur loyer”, nous explique Antoine Fatiga, responsable CGT des saisonniers et des remontées mécaniques.

“30 000 à 40 000 ne sont pas embauchés”

Rien qu’en Savoie, Haute-Savoie et Isère, les trois départements alpins, on estime à 100 000 à 120 000 le nombre de saisonniers. “30 000 à 40 000 d’entre eux ne sont pas embauchés. Certains ont même des difficultés pour se payer à manger. Sans la solidarité entre saisonniers, je ne sais pas comment ils feraient”, ajoute le responsable.

Parmi eux, Vincent, qui est dans une station de Maurienne. “On a fait une journée de formation le 17 décembre. A la fin, les responsables nous ont dit ‘on vous rappellera’. Sauf que la neige n’est toujours pas tombée. Et on n’a pas été rappelés. Certains n’ont pas pu rester et sont retournés dans leur région”.

“On se débrouille, on loge chez les amis d’amis”

Car les saisonniers sont souvent jeunes, et viennent parfois d’autres régions pour travailler durant la saison de ski. D’autres sont des agriculteurs, qui travaillent en stations car leur activité est au ralenti durant l’hiver. “Certains ont deux loyers, un ici, et un second dans leur région d’origine. Alors c’est la débrouille. On loge chez les copains, les amis d’amis… Mais ca ne peut pas durer longtemps”, explique à Yahoo Actualités Nicolas, saisonnier dans une station de Haute-Savoie.

“Certains m’ont dit ‘je ne peux pas rentrer en Bretagne, le voyage est trop cher si je dois revenir dans une semaine pour travailler à nouveau’”, ajoute Antoine Fadiga.

Une réunion a eu lieu mardi, avec la CGT et le préfet de Savoie. A son issue, les autorités se sont engagées à inciter les employeurs à embaucher les salariés et à les mettre au chômage partiel, afin qu’ils touchent un Smic. “L’Etat paye 84%, et l’employeur 16%. Ce qui reviendrait à demander aux entreprises de payer 1,6 euros de l’heure, ce n’est pas un effort considérable non plus”, détaille Antoine Fatiga. Des courriers doivent être envoyés aux autres préfets des départements concernés pour qu’ils incitent également les entreprises à déclarer leurs salariés en chômage partiel.