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Manipulation et perdition

Débuts du héros récurrent de l’Ecossais Jay Stringer

Mon premier contact avec l’œuvre de Jay Stringer, je l’ai eu au travers d’une série de nouvelles intitulée Rue Infidèle. Ces textes donnaient déjà une idée alléchante du style râpeux, socialement réaliste et politiquement engagé que l’on retrouve dans Vieil Or, son premier roman. Depuis, il a publié pas moins de cinq livres dont l’action se déroule à Wolverhampton, sa ville natale et à Glasgow, où il réside actuellement. Il a reçu un succès critique significatif, deux sélections aux «Anthony Awards» ainsi que le prestigieux prix McIlvanney qui récompense les romans policiers écossais.

Vieil Or nous amène à faire la connaissance de Eoin Miller, un flic moitié rom promu détective et habile à retrouver les gens qui ne veulent pas qu’on les retrouve. Ironie du sort pour un homme qui excelle à se perdre lui-même et s’acharne à lâcher un à un tous les attributs nécessaires à une vie dans la normalité ; son travail, sa femme et sans doute aussi son amour-propre. Cet art de la perdition, l’a-t-il dans le sang ? C’est en tout cas chez lui une pente naturelle qui se déploie sans la moindre contrainte d’autant que Eoin Miller est tout sauf en psychanalyse comme pourrait l’affirmer le docteur qu’il ne va jamais voir.

Une nuit, Eoin rencontre Mary. Ils vont flirter et picoler dans l’arrière-salle d’un pub. Eoin perçoit le fardeau que Mary porte sur ses épaules. Elle se confie à lui. Il a une tête à confidences. Elle lui raconte que son petit ami essaie de la tuer. Il l’a déjà menacée, bousculée, mais cette fois c’est sérieux parce qu’elle lui a dérobé un truc de valeur. Eoin la ramène chez lui mais après tant d’alcool ils s’endorment chacun dans une chambre. Le matin suivant, Eoin retrouve Mary morte, étranglée avec une de ses vieilles cravates. Il prend la fuite. La voix de son père résonne dans sa tête, «ils ne verront qu’un Gitan, ils ne poseront pas de questions, ils ne chercheront pas à savoir qui a fait le coup». Bravant (...)

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