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Manille appelle les rebelles islamistes à déposer les armes

L'armée philippine a appelé mardi les rebelles islamistes qui occupent une ville de l'île de Mindanao, dans le sud de l'archipel, à déposer les armes après huit jours de violents combats impliquant des véhicules blindés et des hélicoptères. /Photo prise le 29 mai 2017/REUTERS/Erik De Castro

MARAWI, Philippines (Reuters) - L'armée philippine a appelé mardi les rebelles islamistes qui occupent une ville de l'île de Mindanao, dans le sud de l'archipel, à déposer les armes après huit jours de violents combats impliquant des véhicules blindés et des hélicoptères. Le gouvernement de Manille se dit sur le point de reprendre la totalité de Marawi au groupe Maute, lié à l'organisation Etat islamique, qui s'est emparé de plusieurs quartiers de la ville après une opération avortée des forces de sécurité visant à capturer Isnilon Hapilon, "émir" autoproclamé de l'Asie du Sud-Est. "Nous appelons les derniers terroristes à se rendre tant qu'ils en ont la possibilité", a déclaré un porte-parole de l'armée, le général Restituto Padilla. Des hélicoptères de combat survolaient mardi Marawi, tirant des roquettes sur les positions des islamistes, tandis que l'armée progressait au sol en sécurisant maison après maison dans une ville désertée par ses habitants. Les combats ont déjà fait une centaine de morts, en grande majorité des combattants islamistes, selon l'armée. Un prêtre catholique retenu en otage par le groupe Maute en compagnie d'une dizaine de civils enlevés la semaine dernière dans une cathédrale a appelé le président Rodrigo Duterte à suspendre l'opération militaire pour épargner leurs vies. Les autorités philippines n'ont montré pour le moment aucune intention de ce genre, le général Padilla parlant au sujet de la vidéo du prêtre, diffusée sur la messagerie Telegram prisée par l'Etat islamique, de "pure opération de propagande". Selon Zia Alonto Adiong, un politicien de l'île participant à l'évacuation des habitants, 85% de la ville est désormais sous le contrôle de l'armée et l'opération militaire s'est intensifiée pour libérer les secteurs restants, qui sont les plus densément peuplés. Quelque 85.000 personnes ont pour le moment fui la ville et trouvé refuge dans 38 centres d'accueil. Le Front Moro islamique de libération, un groupe rebelle séparatiste qui négocie depuis des années avec le gouvernement, a annoncé qu'il participerait à la distribution d'aide aux déplacés. Le président Duterte a appelé ce week-end les rebelles à devenir des "soldats de la république" pour combattre les groupes les plus extrémistes comme Maute et ses alliés d'Abou Sayyaf. (Tom Allard, avec Erik de Castro à Marawi et Manuel Mogato à Manille; Tangi Salaün pour le service français)