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Manifestations de femmes en Inde pour "occuper les rues la nuit"

Des centaines de femmes se sont rassemblées samedi soir dans une trentaine de villes en Inde pour "occuper les rues la nuit" et exiger la sécurité de l'espace public après une série d'agressions sexuelles survenue lors du réveillon du nouvel an. /Photo prise le 21 janvier 2017/REUTERS/Cathal McNaughton

NEW DELHI/CHENNAI, Inde (Reuters) - Des centaines de femmes se sont rassemblées samedi soir dans une trentaine de villes en Inde pour "occuper les rues la nuit" et exiger la sécurité de l'espace public après une série d'agressions sexuelles survenue lors du réveillon du nouvel an. De New Delhi à Kolkata dans l'Est, de Chennai dans le Sud à Bombay dans l'Ouest, des militantes, des étudiantes, des travailleuses se sont rassemblées pour chanter des chansons ou déclamer des poèmes sur l'égalité des sexes. De nombreux hommes étaient également présents. "Reprenons la nuit, brisons le silence" ou encore: "Personne ne demande à l'agresseur ce qu'il portait", pouvait-on lire sur les banderoles déployées par les manifestantes. "Depuis l'âge de 12 ans, je ne me suis jamais sentie à l'aise dans la rue, de jour comme de nuit, mais c'est la première fois que je participe à une marche comme celle-là", a expliqué Anuradha Sinha, 37 ans, cadre dans une société de commerce électronique. "J'ai une fille de 2 ans, je ne veux pas qu'elle endure ce que nous devons endurer tous les jours. Cela doit changer", a-t-elle ajouté. Ces manifestations en Inde ont coïncidé avec de nombreuses marches des femmes organisées dans le monde entier pour protester contre les propos misogynes et racistes du nouveau président américain Donald Trump. Mais les organisatrices de cette campagne ont expliqué qu'elle gardait une spécificité propre à l'Inde, où plusieurs femmes ont été sexuellement agressées par une foule dans le centre de Bangalore, dans le sud de l'Inde, la nuit du 31 décembre. Le viol collectif d'une passagère à bord d'un bus à Delhi en décembre 2012 a favorisé l'émergence en Inde d'un vaste mouvement contre les violences sexuelles, qui sont répandues dans le pays. (Nita Bhalla, Anuradha Nagaraj; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)