Manifestations au Mexique contre Trump, Peña Nieto pas épargné

Des milliers de personnes ont défilé dimanche dans une dizaine de villes du Mexique pour exprimer leur opposition au président américain Donald Trump, qu'ils considèrent comme une menace pour l'Amérique et le Mexique. /Photo prise le 12 février 2017/REUTERS/Jose Luis Gonzalez

MEXICO (Reuters) - Des milliers de personnes ont défilé dimanche dans une dizaine de villes du Mexique pour exprimer leur opposition au président américain Donald Trump, qu'ils considèrent comme une menace pour l'Amérique et le Mexique. Les manifestants, dont certains brandissaient le drapeau mexicain ou des panneaux arborant des slogans anti-Trump - parfois insultants - rédigés en espagnol et en anglais, ont aussi pris pour cible leur propre président, Enrique Peña Nieto, jugé trop faible face à la corruption et à la violence dans le pays. Les manifestations ont rassemblé des camps politiques plus habitués à s'affronter les uns les autres, affichant ainsi une image rare d'unité nationale. A Mexico, deux cortèges distincts devaient converger devant le monument de l'Ange de l'indépendance, l'un des plus connus de la capitale. "C'est un homme tellement mauvais, il ne devrait pas se comporter comme il le fait", a déclaré Jorge Ruiz, un manifestant de 62 ans, à propos de Donald Trump, en critiquant particulièrement le discours jugé insultant du président américain sur les migrants. "Les Mexicains exigent le respect, nous voulons des ponts, pas des murs", proclamait une banderole portée par des manifestants. "Trump, tu affaiblis l'Amérique", affirmait une autre. Pour Maria Paro Cassar, l'une des organisatrices du défilé, le nouveau président a fait du Mexique et des Mexicains vivant aux Etats-Unis "sa cible favorite". "Sa politique est une menace globale contre le pluralisme et la diversité, et elle constitue une menace particulière pour le Mexique", a-t-elle ajouté. Depuis son entrée en fonctions le 20 janvier, Donald Trump a réaffirmé sa volonté d'ériger un mur à la frontière mexicaine en assurant que le Mexique financerait sa construction, et d'expulser des millions d'immigrés en situation irrégulière. Bon nombre de manifestants ont aussi mis en cause le président mexicain. "Nous défilons aujourd'hui aussi pour exiger que nos propres dirigeants mettent fin à la corruption et aux pertes en vies humaines qui sont si importantes, et qu'ils travaillent pour le bien du pays, pas seulement pour le leur", a déclaré Victor Robledo, un manifestant de 28 ans. Un sondage publié le mois dernier a montré que la cote de popularité de Peña Nieto était tombée à 12%, le chiffre le plus bas enregistré par un président mexicain depuis plusieurs décennies. (David Alire Garcia, avec Roberto Ramirez et Lizbeth Diaz; Marc Angrand pour le service français)