Manifestations du 7 mars : la mobilisation très haute à Paris et en France
Pour la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la CGT a annoncé une participation record à Paris avec 700 000 manifestants. La préfecture de police en a dénombré 81000.
RÉFORME DES RETRAITES - Alors, coup de poker gagnant ? Alors que le front uni des syndicats et des opposants politiques à la réforme des retraites avaient réclamé aux Français de « mettre la France à l’arrêt » ce mardi 7 mars, il semble qu’ils aient été entendus.
À Paris, la CGT a annoncé 700 000 manifestants pour cette sixième journée de mobilisation contre le projet phare du second quinquennat Macron. C’est bien davantage que lors des précédentes journées d’action, où le syndicat n’avait jamais revendiqué plus d’un demi-million de personnes mobilisées (les 11 février et 31 janvier). De son côté, la préfecture de police a avancé le chiffre de 81 000 manifestants, troisième plus fort total depuis le 19 janvier.
Une mobilisation historique
Surtout, cela s’inscrit dans une contestation « historique », pour reprendre le terme employé par le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger. Ce dernier a effectivement salué, bien avant que les chiffres définitifs soient communiqués, une mobilisation exceptionnelle « au regard des 40 ou 50 dernières années », avec environ « 20 % » de manifestants en plus que lors de la journée du 31 janvier. Celle-ci avait réuni 1,27 million de participants selon les autorités, 2,5 millions d’après les organisateurs.
Ce mardi 7 mars, la CGT en annonce un million de plus, soit 3,5 millions d’opposants, un total inédit depuis les mobilisations de 2010 contre la réforme Woerth durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Le ministère de l’Intérieur évoque pour sa part 1,28 million de manifestants. C’est le plus haut niveau depuis le 19 janvier mais c’est aussi le plus haut enregistré au 21e siècle pour une mobilisation sociale.
« Ça va être la plus forte journée de mobilisation depuis le début de ce conflit », assurait au côté de Laurent Berger le leader de la CGT, Philippe Martinez, mettant en garde l’exécutif contre « un passage en force (qui) ne ferait que mettre le feu aux poudres ».
Et pour cause : partout en France, les chiffres de la mobilisation étaient particulièrement remarquables ce mardi, atteignant des niveaux comparables à la mobilisation record du 31 janvier dernier. Les manifestants étaient notamment entre 6 000 (d’après la préfecture) et 30 000 (pour la CGT) à Nice, entre 13 000 et 23 000 à Bayonne, entre 20 500 et 55 000 à Grenoble ou encore entre 7 000 et 16 000 à Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées.
À Marseille, où la journée avait débuté avec le message « l’heure est grève » écrit à la bombe sur plusieurs murs de la ville, la CGT a fait état de 245 000 manifestants (contre 205 000 le 31 janvier), à mettre des 30 000, évoqués par la préfecture (qui parlait, elle, de 40 000 le 31 janvier).
Autres points chauds de la mobilisation : Lille, où les syndicats annoncent 100 000 participants, comme à Bordeaux, où la police n’en a comptabilisé que 16 000. L’opposition atteint par ailleurs un record à Nantes (75 000 manifestants pour les syndicats contre 30 000 pour la préfecture), Toulouse (120 000 contre 27 000), Lyon (50 000 contre 25 000), Saint-Étienne (50 000 contre 8 800), Le Havre (45 000 contre 10 700) ou Grenoble (53 000 contre 20 500).
Avant cette journée d’action, la CGT avait prévu 265 rassemblements à travers le pays. Les renseignements anticipaient, de source policière, entre 1,1 et 1,4 million de participants, dont 60 000 à 90 000 à Paris.
VIDÉO - Manifestation du 7 mars : des heurts en fin de rassemblement à Paris
Grève du 7 mars : Mélenchon somme Macron de faire voter les Français sur les retraites