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Manifestation monstre à Caracas contre le président Maduro

L'opposition vénézuélienne a organisé une manifestation monstre samedi à Caracas, un rassemblement présenté comme la plus grande démonstration de force depuis le début il y a cinquante jours de la vague de protestation anti-gouvernementale. /Photo prise le 20 mai 2017/REUTERS/Carlos Garcia Rawlins

CARACAS (Reuters) - L'opposition vénézuélienne a organisé une manifestation monstre samedi à Caracas, un rassemblement présenté comme la plus grande démonstration de force depuis le début il y a cinquante jours de la vague de protestation anti-gouvernementale. Des centaines de milliers de personnes ont défilé dans la capitale, et dans plusieurs villes du pays, pour réclamer le départ du pouvoir du président Nicolas Maduro. Les partisans du chef de l’Etat, vêtus comme à leur habitude de rouge, ont organisé une contre-manifestation dans un autre quartier de la capitale, chantant et dansant. Le leader de l'opposition et ancien candidat à la présidentielle Henrique Capriles a conduit la marche de Caracas. "Cinquante jours et ils ont assassiné 50 personnes (...) et malgré tout, au 50e jour, avec encore plus de répression, il y a encore plus de résistance et plus de lutte au Venezuela", a-t-il lancé à ses partisans, dont certains brandissaient des pancartes disant "A bas la dictature au Venezuela". Depuis le début de la vague de contestation, le 1er avril, les incidents lors de rassemblements dans les rues, avec tirs à balles réelles de la police, ont fait au moins 46 morts. Soit trois de plus que lors de la précédente série de défilés contre le président Maduro, entre février et mai 2014. Plus de 2.500 personnes ont été arrêtées et le tiers d'entre elles sont toujours détenues, selon l'ONG Foro Penal. La situation est particulièrement tendue dans l'Etat de Tachira (ouest), à la frontière de la Colombie, où 2.000 militaires ont été déployés après une série de pillages dans la capitale provinciale San Cristobal. L'opposition réclame des élections anticipées et accuse le président Maduro de dérive dictatoriale avec notamment la tentative de prise de contrôle de l'Assemblée nationale, aux mains de l'opposition depuis décembre 2015. Le tout dans un climat de profonde crise économique et sociale, avec une inflation record, des pénuries affectant les biens de première nécessité et une criminalité omniprésente. Le gouvernement, pour sa part, accuse l'opposition d'être à la solde des Etats-Unis et de vouloir organiser un coup d'Etat, le président Maduro reprenant dans ce domaine la réthorique souvent employée par son mentor et prédécesseur, Hugo Chavez. (Deisy Buitrago, avec Anggy Polanco à San Cristobal, Gilles Trequesser pour le service français)