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Manifestation en Floride une semaine après la tuerie de Parkland

par Katanga Johnson et Zach Fagenson

TALLAHASSEE, Floride/WASHINGTON (Reuters) - Des centaines de personnes, dont des survivants de la dernière tuerie de Parkland, ont défilé mercredi à Tallahassee une semaine après après la fusillade qui a fait 17 morts dans un lycée de cet Etat la semaine passée, tragédie qui a relancé le débat sur le contrôle des ventes d'armes à feu aux Etats-Unis.

A Washington, Chicago et Pittsburg, notamment, d'autres manifestations de soutien ont été organisées

Un jeune homme de 19 ans, Nikolas Cruz, armé d'un fusil d'assaut semi-automatique a tué 17 personnes dans un lycée de Parkland dont il avait été expulsé pour des raisons disciplinaires.

L'assaillant, qui a été inculpé pour homicides volontaires avec préméditation, avait pu légalement se procurer des armes lorsqu'il était devenu majeur, l'an passé.

Cette tuerie, la plus meurtrière de l'histoire des Etats-Unis dans une institution scolaire après celle de l'école élémentaire de Sandy Hook à Newtown dans le Connecticut en décembre 2012, a relancé le débat sur l'accès libre aux armes à feu.

Des voix se sont élevées pour interpeller Donald Trump sur ce sujet. Le président américain, fervent défenseur du second amendement de la Constitution qui garantit le droit du port d'arme, a organisé une "réunion d'écoute" avec des parents, des élèves et des enseignants mercredi à la Maison blanche.

En leur présence, il s'est engagé à durcir les règles entourant la vérification des antécédents judiciaires et psychiatriques des acquéreurs d'armes à feu.

"Nous allons être très durs en ce qui concerne la vérification des antécédents, nous sommes très durs en ce qui concerne la vérification des antécédents, (nous allons) être très durs sur la santé mentale", a-t-il déclaré.

Mais il s'est également dit favorable à ce que les enseignants, en autres, puissent être armés, à condition qu'ils reçoivent un entraînement adéquat, et à ce qu'il soit mis fin à la règle selon laquelle il ne doit y avoir aucune arme près des écoles.

Présent lors de la rencontre, le père d'une des victimes de la tuerie de Parkland avait déclaré plus tôt au président "qu'une seule tuerie dans une école aurait dû suffire pour que le problème soit résolu".

Le choc provoqué par la tuerie a une nouvelle fois mobilisé les partisans d'une réforme de l'accès aux armes à feu et des appels ont été lancés pour une marche nationale le 24 mars à Washington, baptisée "March for our Lives" et lancée par des lycéens de Parkland.

"La marche sur Washington va être gigantesque mais toutes les autres manifestations sont importantes", a commenté Cameron Kasky, lycéen de Parkland et organisateur du rassemblement.

SOUTIEN DE CLOONEY, SPIELBERG et WINFREY

Des manifestants ont tenté de remettre une pétition aux services du gouverneur de Floride, Rick Scott, mais ils ont été éconduits.

"Ce qui s'est produit à Parkland est une tragédie, mais c'est une tragédie que l'on aurait pu éviter", a commenté Elianna Cooper, étudiante à l'université de Floride.

"Il y a des choses que nos élus pourraient faire, mais ils refusent le dialogue", a-t-elle déploré.

Selon un sondage pour le Washington Post et ABC News publié mardi, 77% des Américains estiment que le Congrès n'agit pas suffisamment pour empêcher les massacres de masse. Ils sont 62% à juger que Donald Trump n'intervient pas suffisamment sur ce sujet.

Pour l'instant, le président américain a seulement envisagé une restriction sur les "bump stocks", mécanisme qui transforme les armes semi-automatiques en armes automatiques.

La mobilisation des jeunes Américains contre les armes a obtenu le soutien de plusieurs figures d'Hollywood dont l'acteur George Clooney et sa femme Amal qui ont promis 500.000 dollars pour organiser la marche sur Washington.

Le réalisateur Steven Spielberg et la présentatrice de télévision Oprah Winfrey ont chacun offert une somme identique.

(Pierre Sérisier pour le service français, édité par Arthur Connan)