Manifestation d'ultradroite à Paris: Laurent Nunez conteste toute "clémence" et "complicité" de la police
"C'est totalement faux." Accusé de "complicité tacite" avec l'ultradroite en n'ayant pas interdit une manifestation réunissant des centaines de militants samedi à Paris, le préfet de police de Paris s'est défendu sur BFMTV.
Plusieurs élus de gauche et de la majorité ont dénoncé la tenue de cette manifestation. La gauche a critiqué son autorisation par la préfecture de police, tandis que des manifestations ont été interdites dans certaines localités à l'occasion de déplacements d'Emmanuel Macron.
"Sous la cagoule ou le masque de respectabilité, l’extrême droite demeure l’extrême droite. Le seul changement, c’est la complicité tacite dont elle bénéficie de la part de ceux qui ont décidé d’affronter la gauche par priorité", a par exemple écrit Olivier Faure, le patron du Parti socialiste, sur son compte Twitter.
Des accusations auxquelles le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a répondu sur notre antenne. "Il est faux de dire que nous faisons preuve de clémence, de complicité face à l’ultradroite (...) Nous sommes très actifs sur la mouvance (...) Nous n'avons pas de leçon à recevoir", a-t-il lancé.
Pas de "risques de violence"
Ce lundi matin, la préfecture de police de Paris avait réagi à la polémique dans un communiqué.
"Une manifestation ne peut être interdite qu'en cas de risque avéré de troubles à l'ordre public", s'était-elle justifiée. "Dans la mesure où cette manifestation n'avait occasionné, les années précédentes, aucun débordement ou trouble à l'ordre public, le préfet de police n'était pas fondé à prendre un arrêté d'interdiction à son encontre."
Sur BFMTV, Laurent Nuñez a aussi tenu à préciser: "Ne pas interdire une manifestation ne veut pas dire cautionner ce qu'il s'y dit."
L'analyse des vidéos à venir
La plupart des manifestants avaient le visage dissimulé par des foulards, des cagoules ou des lunettes de soleil, selon les images filmées par une association allemande qui lutte contre les mouvements anti-démocratiques.
"Oui certaines personnes avaient le visage dissimulé, oui c'est une infraction", a reconnu le préfet de police de Paris.
Laurent Nunez a ajouté que ses équipes allaient "observer les vidéos" pour voir "s'il y a eu des gestes ou des propos qui rentrent sous le coup de la loi", rappelant qu'une cagoule n'était pas un frein à l'identification des individus.