Manifestation du 28 mars à Paris : la crainte de heurts violents s’est-elle vérifiée ce mardi ?

Manifestations du 28 mars à Paris : la crainte de heurts violents s’est-elle vérifiée ce mardi ? (photo prise lors de la mobilisation contre la réforme des retraites à Paris le 28 mars 2023)
Manifestations du 28 mars à Paris : la crainte de heurts violents s’est-elle vérifiée ce mardi ? (photo prise lors de la mobilisation contre la réforme des retraites à Paris le 28 mars 2023)

RETRAITES - Les renseignements s’attendaient au pire pour la dixième journée de manifestation à Paris, ce mardi 28 mars, mais finalement la mobilisation a été moins chaotique que prévu. Lundi, Gérald Darmanin avait affirmé que ses services anticipaient « des risques très importants à l’ordre public » et avait évoqué la possible présence dans la capitale de « plus de 1 000 éléments radicaux ».

Les syndicats avaient mis en garde contre un risque de « chaos ». À ce titre, l’Intérieur avait annoncé la mise en place d’un dispositif « inédit » pour ce mardi : 13 000 policiers et gendarmes mobilisés, dont 5 500 à Paris.

Ce mardi en fin de soirée, l’heure est au bilan. Si des dégradations et des heurts ont bien eu lieu avec les forces de l’ordre en tête du cortège, le défilé a finalement été plus calme que lors de la précédente manifestation, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Pas plus de 200 militants radicaux dans le cortège

Des incidents ont quand même eu lieu boulevard Voltaire, peu avant l’arrivée du cortège intersyndical place de la Nation, terme de son parcours dans la capitale. Des personnes, pour certaines vêtues de noir et visages masqués, ont pillé un commerce, allumé des feux de poubelles, dégradé du mobilier urbain et jeté des projectiles en direction des forces de l’ordre, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Les forces de l’ordre ont chargé et tiré des grenades de gaz lacrymogène pour « disloquer » « le bloc », permettre « l’intervention des pompiers » et « faciliter la progression du cortège », a indiqué la préfecture de police de Paris (PP).

Mais comme le précise Le Parisien, « si 1 000 manifestants violents avaient été recensés en tête de cortège à Paris jeudi dernier, les militants les plus radicaux n’étaient, ce mardi, pas plus de 200. » Aussi, contrairement aux craintes formulées, le black bloc n’a, semble-t-il, pas réussi à prendre forme ce mardi.

Selon un dernier bilan communiqué par la préfecture, 55 personnes ont été interpellées et 10 000 contrôles ont eu lieu autour de la manifestation.

Jets de pavés contre grenades lacrymogènes

D’autres incidents se sont produits place de la Nation lors de la dispersion de la manifestation vers 19 h 00 avec des jets de pavés et bouteilles sur les forces de l’ordre qui ont tiré de nombreuses grenades lacrymogènes en retour.

Mais vers 20 h 30 le calme était revenu sur la place, où il ne restait plus que quelques dizaines de manifestants. Une femme blessée a été prise en charge par les secours, a constaté une journaliste de l’AFP.

Et au moins quatre autres personnes ont été prises en charge par des « street medics » (secouristes volontaires), ont constaté des journalistes de l’AFP. Plusieurs pour des blessures à la tête et un, qui portait un brassard presse, pour une blessure superficielle à la jambe.

Heurts dans plusieurs villes de France

La tension est montée dans d’autres villes de France ce mardi. Dans l’Ouest, où les heurts avaient été particulièrement violents jeudi, des violences et dégradations ont à nouveau été recensées à Nantes et Rennes malgré deux défilés jugés globalement plus calmes.

Dans la préfecture de Loire-Atlantique, une agence bancaire et une voiture ont été incendiées et le tribunal administratif visé. Au moins cinq manifestants ont été blessés à Nantes selon des journalistes de l’AFP. La préfecture a annoncé 49 interpellations. La maire de la ville Johanna Rolland a déploré un « vandalisme inacceptable ».

À Rennes, de nombreuses dégradations ont été commises dans le centre-ville où une agence d’assurances a été saccagée. Les forces de l’ordre ont fait usage d’un canon à eau. Six personnes ont été interpellées. Même scénario à Lyon où des commerces ont été vandalisés et où la préfecture a décidé de l’usage du canon à eau. 15 personnes ont été interpellées.

Jets de projectiles, usages de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre, dégradations ont également été recensés à Bordeaux, Bezançon, Strasbourg, Nancy, Lille, Calais, Dijon ou encore Caen.

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