Manifestation du 23 mars : 12 000 policiers mobilisés en France, dont 5 000 à Paris

Après plusieurs jours de mobilisation spontanée suite à l’utilisation du 49.3 et à l’echec de la motion de censure, le ministère de l’Intérieur a mobilisé un nombre importants de policiers en France pour la journée de mobilisation du 23 avril.
Après plusieurs jours de mobilisation spontanée suite à l’utilisation du 49.3 et à l’echec de la motion de censure, le ministère de l’Intérieur a mobilisé un nombre importants de policiers en France pour la journée de mobilisation du 23 avril.

RÉFORME DES RETRAITES - Un chiffre record depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites. Pour la neuvième journée d’action intersyndicale contre la réforme contestée des retraites, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé ce mardi 21 mars qu’un important dispositif policier serait mis en place dans l’Hexagone.

Ce mardi soir, le locataire de la place Beauvau a dénombré quelque « 12 000 policiers et gendarmes » mobilisés jeudi en France dont « 5 000 à Paris » pour garantir la liberté de manifester, « quel que soit le nombre de ces manifestants ».

Depuis que les manifestations se sont enchaînées contre la réforme des retraites, il y a deux mois, « plus de 300 policiers et gendarmes ont été blessés », a-t-il rappelé pour justifier ce « nombre jamais atteint de policiers et gendarmes dans le cadre de la réforme des retraites ».

Selon les estimations des services de renseignement, entre 600 000 et 800 000 manifestants, dont 40 000 à 70 000 à Paris, sont attendus dans la rue jeudi, ont indiqué à l’AFP des sources policières.

Par ailleurs, ces sources indiquent que 400 à 600 gilets jaunes et 400 à 600 « éléments radicaux » pourraient également nourrir le cortège parisien. En régions, plus d’une dizaine de villes verront des « démonstrations de l’ultragauche », selon le renseignement territorial, notamment à Rennes où est anticipée la présence de quelque 500 membres de la mouvance contestataire, a indiqué l’une des sources policières.

« Non à la bordélisation »

Venu apporter son « soutien » aux membres des forces de l’ordre, le ministre de l’Intérieur les a appelé à « ne pas répondre aux provocations de l’extrême gauche » qui, selon lui, cherche « à déstabiliser l’État en s’en prenant aux ouvriers de la sécurité ». « Ne tombez pas dans cette provocation », a-t-il insisté.

À propos des critiques contre des gardes à vue de manifestants qui seraient « arbitraires », selon des avocats, magistrats et des politiques, Gérald Darmanin a fait valoir que ces gardes à vue sont toujours décidées « sous l’autorité du parquet ».

Depuis jeudi, date du recours au 49-3 par le gouvernement pour l’adoption de la réforme des retraites, le ministre a affirmé qu’il y avait eu « 855 interpellations en France dont 729 à Paris pour 843 gardes à vue » et « toujours sous l’autorité du parquet ».

« Oui à la liberté de manifester, non au désordre, à la bordélisation », a prévenu Gérald Darmanin, en dénonçant les rassemblements sauvages des derniers jours, qu’il a toutefois tenu à différencier des journées de mobilisation, qui jusqu’alors se sont déroulées dans le calme.

Le ministre a préféré pointé du doigt les affrontements avec les forces de l’ordre, les dégradations de permanences de groupes politiques, de mairies ou d’habitations d’élus commises par « ceux qui veulent mettre le chaos en utilisant les policiers comme victime de leur propre incurie ».

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