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Manifestations contre Donald Trump en Californie

par Sharon Bernstein BURLINGAME, Californie (Reuters) - Des manifestants anti-Donald Trump se sont exprimés en Californie pour la deuxième journée consécutive vendredi, alors que le magnat de l'immobilier est en passe de remporter l'investiture du Parti républicain pour l'élection présidentielle du 8 novembre prochain aux Etats-Unis. Vendredi, l'homme d'affaires a été contraint d'arrêter son convoi et de passer par l'entrée arrière de l'hôtel où il devait donner un discours à la convention républicaine de Californie et éviter plusieurs centaines de manifestants qui l'attendaient devant. "Ce n'est pas l'entrée la plus facile que j'ai faite", a déclaré le promoteur immobilier aux participants, après avoir escaladé une barrière et traversé une rue pour accéder à la réunion, qui se tenait à Burlingame, au sud de San Francisco. "En fait, c'est comme si je traversais la frontière." A un moment, les manifestants, qui, pour certains, agitaient des drapeaux mexicains, ont tenté de forcer les barrières de sécurité à l'hôtel. Les policiers les ont fait sortir à coups de matraque. Jeudi déjà, des manifestants avaient exprimé leur désapprobation devant le lieu d'un meeting de Donald Trump à Costa Mesa et avaient bloqué la circulation. La vitre d'une voiture de police avait été brisée. Une vingtaine de personnes ont été interpellées. Les manifestations ne sont pas rares à l'occasion des meetings du milliardaire, dont les propos sur l'immigration illégale suscitent de nombreuses réactions. Le mois dernier, ses équipes avaient dû abandonner une réunion à Chicago entre ses partisans et des opposants. PAR LA PORTE DE DERRIÈRE Le candidat à l'investiture républicaine accuse le Mexique de laisser les trafiquants de drogue et les violeurs traverser la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Il a promis d'ériger un mur à la frontière et de faire payer sa construction au Mexique. Vendredi, Donald Trump s'est dit sur le point d'obtenir les 1.237 délégués nécessaires pour être nommé candidat officiel du Grand Old Party à la présidentielle. Il a appelé le parti à se rassemblée derrière lui. Mais il a dit pouvoir remporter la Maison blanche sans cela si nécessaire. "Il faut qu'il y ait unité", a-t-il lancé. "Cela dit, est-ce que je gagnerai, puis-je gagner sans cela ? Honnêtement, je le pense." Il a été applaudi, mais pas aussi chaleureusement que lors des meetings habituels. Vendredi également, le grand rival de Donald Trump, le sénateur Ted Cruz du Texas, a obtenu le soutien du gouverneur de l'Indiana, Mike Pence, dans un ultime effort pour faire échec à la victoire annoncée du promoteur. Donald Trump est donné vainqueur par les sondages pour la primaire de l'Indiana, qui a lieu la semaine prochaine. La primaire en Californie est prévue le 7 juin. Après son discours à Burlingame, Donald Trump est reparti par la porte de derrière, comme il était arrivé. Le gouverneur de l'Ohio John Kasich, le troisième candidat à l'investiture républicaine, a pris ses distances par rapport à ce qu'il a qualifié de campagne de division jouant sur les peurs des électeurs. "Un pays divisé, polarisé, cela m'inquiète", a déclaré John Kasich. "Il ne faut pas qu'il en soit ainsi." (Avec Doina Chiacu et Timothy Ahmann à Washington et Brendan O'Brien à Milwaukee; Danielle Rouquié pour le service français)