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La manif, une tradition bien de chez nous ?

Vue de l’étranger, la manif est perçue comme une tradition française. Certes, on sait battre le pavé ailleurs, mais les mobilisations sont rarement aussi massives. « Notre pays est particulièrement centralisé, rappelle Stéphane Sirot, historien spécialiste des mouvements sociaux. Chaque mesure prise l’est à l’échelle nationale, à la différence de l’Allemagne où ce sont les Länder qui font la loi locale. »

La grogne prend donc tout de suite une dimension hexagonale. D’autant que nous ne sommes pas très forts dans l’art du compromis. « C’est un héritage de la Révolution, poursuit Stéphane Sirot. En 1791, la loi Le Chapelier a interdit toute coalition ouvrière, car on estimait alors qu’il ne fallait rien entre l’État et le citoyen. Or, sans elle, pas de compromis ! » S’est alors mis en place un système de régulation des rapports sociaux : le peuple mécontent se met en grève, manifeste dans la rue, puis le gouvernement infléchit sa position.

De nombreux droits sont ainsi nés dans le sillage des grands mouvements sociaux : congés payés et réduction du temps de travail hebdomadaire (1936), exercice du droit syndical dans l’entreprise (1968)… « Mais depuis les années 2000, le pouvoir politique a tendance à miser davantage sur l’épuisement des conflits », constate Stéphane Sirot. Il n’empêche : les Français manifestent comme jamais, et ils innovent, occupant, par exemple, des places publiques (Nuit debout) ou s’installant durablement sur les ronds-points (Gilets jaunes). « Pour une partie (...)

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