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RPT-Mandats d'arrêt contre les suspects de la rue des Rosiers

Le juge Marc Trévidic a lancé des mandats d'arrêts internationaux contre trois hommes soupçonnés d'être les auteurs de l'attentat contre le restaurant juif Goldenberg de la rue des Rosiers, qui a fait six morts et 22 blessés le 9 août 1982 au coeur de Paris, selon une source judiciaire. /Photo d'archives/REUTERS/Stéphane Mahé

PARIS (Reuters) - Répétition: bien lire mandats d'arrêt Le juge Marc Trévidic a lancé des mandats d'arrêt internationaux contre trois hommes soupçonnés d'être les auteurs de l'attentat contre le restaurant juif Goldenberg de la rue des Rosiers, qui a fait six morts et 22 blessés le 9 août 1982 au coeur de Paris, a-t-on appris mercredi de source judiciaire. Cette information a été révélée par RTL et l'hebdomadaire Paris Match, qui publie des photos des trois hommes, membres à l'époque des faits du Fatah-Conseil révolutionnaire, ou groupe Abou Nidal, mouvement dissident de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Les trois mandats d'arrêt ont été lancés le 20 février, précise le journal. Selon l'hebdomadaire, ils visent notamment Walid Abdulrahman, alias Abou Zayed, 56 ans, qui vit à Oslo et a la nationalité norvégienne, et Mahmoud Khader Abed, alias Hicham Harb, 60 ans, qui réside aujourd'hui à Ramallah, en Cisjordanie. Il s'agirait des deux tueurs présumés, précise Paris Match. Le troisième homme, Mohamed Souhair al-Abassi, alias Amjad Atta, 64 ans, qui vit en Jordanie, aurait assuré leur logistique sans participer directement à l'attentat. Selon une source judiciaire, ils ont été identifiés 32 ans après les faits grâce à des témoignages, dont ceux, recueillis "sous X", une procédure garantissant l'anonymat, d'ex-membres du groupe Abou Nidal -deux, d'après Paris Match. Pour retrouver ces hommes, le juge Trévidic s'est notamment entouré d'une poignée d'agents de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) après avoir récupéré le dossier. Selon l'un des anciens responsables du Fatah-CR qui ont témoigné sous X, le commanditaire de l'opération de la rue des Rosiers était Hafez el-Assad, à l'époque président de Syrie et père de l'actuel chef d'Etat syrien, indique le journal. Hafez el-Assad "voulait envoyer un avertissement sanglant à la France" qui s'efforçait de tirer le chef de l'OLP, Yasser Arafat, du piège de Beyrouth où il était encerclé par les forces israéliennes, ajoute l'hebdomadaire. Abou Nidal, ennemi irréductible de Yasser Arafat, dont il est soupçonné d'avoir fait tuer des proches, n'aurait finalement pas été inquiété après avoir promis, par l'intermédiaire du général Philippe Rondot, agent des services de renseignement français, de ne plus frapper en France, raconte le journal. Le juge Trévidic doit recevoir le 9 mars les parties civiles pour leur expliquer l'évolution de son enquête, précise encore Paris Match. Yasser Arafat est mort le 11 novembre 2004 en France, où il avait été hospitalisé après une mystérieuse maladie qui a fini par l'emporter. Abou Nidal, de son vrai nom Sabri al-Banna, a été retrouvé mort à Bagdad le 19 août 2002. (Nicolas Bertin et Emmanuel Jarry, édité par Chine Labbé)