Mandat d'arrêt contre Poutine: la présidence ukrainienne affirme que "ce n'est que le début"
La présidence ukrainienne s'est félicitée vendredi de l'émission d'un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine par la Cour pénale internationale, qui le présume responsable du crime de guerre de déportation d'enfants d'Ukraine.
"Ce n'est que le début", a assuré le chef de l'administration présidentielle Andriï Iermak sur Telegram et Twitter.
Le ministre ukrainien des affaires étrangères Dmytro Kouleba a réagi sur Twitter, saluant le fait que "la roue de la justice tourne". "J'applaudis la décision de la CPI d'émettre un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine et Maria Lvova-Belova" sa commissaire chargée de l'enfance, a-t-il ajouté.
"Les criminels internationaux seront redevables d'avoir volé des enfants et d'autres crimes internationaux", a-t-il dit.
Une "décision historique"
Le Parquet ukrainien a, lui, salué une "décision historique". "Les dirigeants internationaux vont y réfléchir à trois fois avant de serrer sa main", a ajouté dans un communiqué le procureur général ukrainien Andriï Kostine au sujet de Poutine.
Un autre responsable de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak a lui estimé qu'avec cette décision "le monde a changé".
"C'est le début de la fin pour la Russie dans sa forme actuelle sur la scène internationale", a-t-il dit sur Twitter.
La Cour pénale internationale (CPI), une juridiction pénale internationale permanente, a déclaré vendredi avoir émis un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine pour sa responsabilité dans des crimes de guerre perpétrés en Ukraine depuis l'invasion russe.
"Aujourd'hui, 17 mars 2023, la Chambre préliminaire II de la Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt contre deux personnes dans le cadre de la situation en Ukraine: M. Vladimir Vladimirovitch Poutine et Mme Maria Alekseyevna Lvova-Belova", commissaire présidentielle aux droits de l'enfant en Russie, a déclaré la CPI dans un communiqué.
La CPI estime qu'il "existe des motifs raisonnables de croire" que Poutine et Lvova-Belova sont responsables de la déportation illégale d'enfants de l'Ukraine vers la Russie.
La diplomatie russe a dénoncé vendredi les décisions "dénuées de sens" et "insignifiantes" de la Cour pénale internationale, sans faire référence nommément à Vladimir Poutine dans son message sur Telegram.
Des enquêteurs de l'ONU pointent des crimes de guerre
Mi-mars, une Commission d'enquête de l'ONU avait jugé que "les situations qu'elle a examinées concernant le transfert et la déportation d'enfants, à l'intérieur de l'Ukraine et vers la Fédération de Russie respectivement, violent le droit international humanitaire et constituent un crime de guerre".
Selon Kiev, 16.221 enfants ont été déportés en Russie jusqu'à fin février, des chiffres que la Commission n'a pas pu vérifier. Mais elle pointe du doigt les mesures juridiques et politiques prises par des responsables russes concernant le transfert d'enfants ukrainiens, et le décret présidentiel en mai 2022 facilitant l'octroi de la citoyenneté russe à certains enfants.