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Mandat d'arrêt lancé contre le président guatémaltèque

La justice guatémaltèque a lancé mercredi un mandat d'arrêt à l'encontre du président Otto Perez, au lendemain de la levée de son immunité par les députés. /Photo prise le 31 août 2015/REUTERS/Jorge Dan Lopez

par Alexandra Alper et Enrique Pretel GUATEMALA CIUDAD (Reuters) - La justice guatémaltèque a lancé un mandat d'arrêt à l'encontre du président de centre droit Otto Perez, accusé d'avoir joué un rôle dans une vaste affaire de corruption, a annoncé le parquet général mercredi. La crise politique que traverse le pays depuis plusieurs mois s'est accélérée mardi avec la levée par les députés de l'immunité du président, qui est entré en fonctions en janvier 2012 après s'être engagé durant la campagne électorale à lutter contre la criminalité et la corruption. L'affaire de corruption a déjà provoqué la chute de la vice-présidente Roxana Baldetti, qui a démissionné en mai et a été arrêtée pour association illicite, pots-de-vin et fraude douanière. L'avocat du chef de l'Etat a fait savoir que son client se présenterait au tribunal ce jeudi à 08h00 locales (14h00 GMT). Le magistrat chargé de l'affaire pourrait décider si Otto Perez doit ou non attendre l'ouverture de son procès derrière les barreaux. Si le chef de l'Etat est placé en détention, ce juge pourra décréter la fin de son mandat présidentiel, ont déclaré des procureurs. En vertu de la Constitution, l'actuel vice-président, Alejandro Maldonado, serait alors appelé à lui succéder. Plusieurs accusations visent le chef de l'Etat, ancien général âgé de 64 ans, dont celles d'association illicite et de fraude au sein des douanes. Pour les procureurs, il est fort probable qu'Otto Perez ait joué un rôle dans l'affaire "La Linea", réseau de fraude douanière en vertu duquel certains importateurs évitaient de payer des droits de douane en échange de pots-de-vin. Les procureurs, pour lesquels il y a risque de fuite, ont interdit au président de quitter le pays. L'avocat d'Otto Perez a indiqué mercredi, avant que le mandat d'arrêt ne soit lancé, que son client ne quitterait pas le Guatemala. Le président Perez, qui, en vertu de la Constitution, ne peut briguer un autre mandat de quatre ans et est censé rester en fonctions jusqu'à l'entrée en fonctions de son successeur en janvier 2016, dément toute malversation et a répété ces derniers temps qu'il ne démissionnerait pas. (avec Sofia Menchu; Eric Faye pour le service français)