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La malédiction du pétrole

Dans la casbah d’Alger. Les recettes des exportations de gaz et de pétrole ont baissé de 42,8 % entre janvier et avril.

Après avoir vécu grâce à la rente des hydrocarbures, l’Algérie a découvert les carences de son économie avec l’effondrement des cours du brut.

«En apparence, tout est calme. Les voitures dernier cri sont toujours plus nombreuses dans les rues. Les magasins bien approvisionnés. Mais attention, l’économie algérienne s’est transformée en bombe à retardement.» C’est un ancien président d’une très grande entreprise algérienne qui parle sous couvert d’anonymat. «Comment éviter le pire ?» Sa réponse est sans appel : «On pourrait formuler des solutions, imaginer un vrai modèle de développement. Mais ce serait des considérations déjà mille fois avancées dans le passé et jamais appliquées dans la réalité…» Il ponctue ses propos sur l’Algérie de l’expression «dutch desease», ou maladie hollandaise : le pays est englué dans sa rente en hydrocarbures comme le furent les Pays-Bas durant les années 60, quand ils combinaient abondance des recettes pétrolières et désindustrialisation. En Algérie, les hydrocarbures représentent 97 % des exportations. Entre 2000 et 2012, gaz et pétrole ont généré 850 milliards de dollars de recettes en devises étrangères, selon les bilans de la Sonatrach, la compagnie nationale des hydrocarbures.

«Dormez tranquille»

Petit flash-back pour saisir l’ampleur de la menace. Nous sommes au début de l’an 2000. Les services publics sont défaillants, la corruption gangrène l’ensemble du pays et inhibe tout le tissu productif. La grogne sociale monte. Certes, l’Algérie a l’habitude d’utiliser les revenus du gaz et du pétrole pour apaiser les tensions, mais toujours à l’avantage d’une oligarchie politique. En 2000, c’est promis, les choses vont changer, dit en substance le gouvernement d’Abdelaziz Bouteflika. C’est lui qui décide de créer un fonds public, à l’image de ce qui se fait déjà au Qatar, en Arabie Saoudite, au Koweït ou en Norvège… Des fonds souverains censés remplir un triple objectif : boucher les déficits budgétaires, investir le surplus de recettes (...)

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