Les maltraitances et sévices sur les animaux, des « signaux d’alerte » pour détecter les violences familiales
ENQUETE - Dossier après dossier, enquêteurs et magistrats ont acquis la conviction que la lutte contre la maltraitance animale permettait une meilleure détection des violences intrafamiliales
Ce jour-là, lorsqu’ils pénètrent dans cette grande maison un peu délabrée, les gendarmes, appelés pour une suspicion de mauvais traitements sur des animaux, ne sont pas au bout de leur peine. A peine ont-ils franchi la porte qu’ils découvrent de nombreux chiens enfermés dans des cages si petites qu’ils ne peuvent pas se lever, le sol est jonché d’excréments. Mais la perquisition permet également de mettre en lumière les conditions de vie de l’enfant des suspects. Elles ne sont guère meilleures que celles des animaux. Lui aussi est couvert de saleté et d’excréments, dénutri, livré à lui-même malgré son très jeune âge.
Une affaire qui ne surprend pas outre mesure l’adjudant-chef Jérôme Nangis. « Malheureusement, cela illustre totalement l’idée selon laquelle il n’y a qu’une seule et même violence, explique le gendarme, adjoint au chef de la division nationale de lutte contre la maltraitance animale (DNMLA). Qu’elle s’exerce sur les humains ou les animaux, elle s’appuie sur les mêmes ressorts, sur la même vulnérabilité. » Longtemps, le sort des animaux a peiné à se frayer un chemin à tous les échelons de la chaîne pénale. Elle est désormais considérée avec la plus grande attention. En 2021, les services de police et de g(...) Lire la suite sur 20minutes