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Maltraitance dans un centre pour enfants handicapés : «Le tribunal a donné un signal fort à tous les lanceurs d’alerte»

Céline Boussié et Didier Borgeaud, deux anciens salariés de l'institut Moussaron accueillant des enfants handicapés dans le Gers, étaient poursuivis en diffamation. Ils ont été relaxés.

Il faut lire cette histoire de bout en bout pour mesurer la portée symbolique de ce jugement rendu ce mardi par le tribunal correctionnel de Toulouse. Céline Boussié, un brin de femme de 42 ans, avait dénoncé des mauvais traitements dans un établissement accueillant des enfants handicapés. Après avoir parlé, raconte-t-elle, elle a perdu son emploi, a été harcelée pendant des mois, puis poursuivie en diffamation par son ancien employeur pour s’être exprimée dans les médias.

Sur le banc des accusés, à ses côtés, il y avait aussi Didier Borgeaud, un ancien salarié qui, dès 1995, avait, comme elle, alerté les autorités. Il parle de «vie brisée». Leurs deux parcours, difficiles, illustrent ceux des lanceurs d’alertes, ces salariés qui dénoncent de mauvais agissements commis au sein leur entreprise. Ce mardi, et pour la première fois dans cette affaire qui a débuté il y a plus de vingt ans, l’institut Moussaron a été débouté. «En reconnaissant ma bonne foi, le tribunal de Toulouse a donné un signal fort à tous les lanceurs d’alerte, a réagi Céline Boussié, arrivée au tribunal entourée de ses deux filles. Les juges ont ouvert la porte à tous ceux, professionnels et parents, qui n’osaient rien dire par peur des poursuites.»

«Des enfants étaient enfermés la nuit dans des cages en verre de 3 m²»

Cette histoire, à peine croyable, se déroule dans un château, dans la campagne gersoise. L’institut médico-éducatif (IME) de Moussaron accueille depuis les années 70 des enfants porteurs de handicaps physiques et mentaux, certains avec des pathologies lourdes. A la tête de cet établissement privé, qui fonctionne avec des financements publics, une famille de notables locaux : les Doazan. A l’époque où Céline Boussié donne l’alerte, en mai 2013, le couple Doazan dirige encore l’établissement. Elle est (...)

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