Mali: tué par un drone à Kidal, Moussa «aimait son métier d’enseignant et n’était pas terroriste»
L’armée malienne a multiplié ces derniers jours les attaques de drone à Kidal, fief des rebelles du CSP (Cadre stratégique permanent). Mardi, trois frappes ont visé l’ex-camp de la Minusma, désormais occupé par le CSP et que l’armée entend récupérer. Ces frappes ont fait une dizaine de morts, parmi lesquels plusieurs enfants. L’une des victimes s’appelait Moussa Ag Almouner. Originaire de Gourma-Rharous, dans la région de Tombouctou, il était venu à Kidal il y a quelques années pour exercer son métier d’enseignant.
« Moussa Ag Almouner était venu à Kidal en 2015, pour enseigner au premier cycle de l’école Baye Ag Mahaha, connue sous le nom de BAM, témoigne un de ses proches dont RFI préfère conserver l'anonymat par mesure de sécurité. Moussa était un enseignant aimé de tous, jovial, sociable, ouvert d’esprit, qui entretenait de bonnes relations avec ses collègues. Il aimait son travail d’enseignant, être en contact avec les enfants, les aider, les orienter. C’était quelqu’un de bien, de sociable. »
L’armée malienne affirme pourtant, dans le communiqué diffusé mardi soir, que ses frappes de drone ont visé des cibles « terroristes ». Un terme utilisé par les autorités maliennes de transition pour désigner des combattants rebelles du CSP ou des jihadistes.
L'armée poursuit son offensive
« Moussa n’avait aucun lien avec ces groupes, assure ce proche, ni avec les mouvements signataires [de l’accord de paix de 2015, ndlr] du CSP, ni avec les groupes terroristes. Il n’avait aucun lien avec ces groupes. Il ne méritait pas de mourir ainsi, il n’était pas terroriste. »