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Mali : l'amertume des militaires français après la vaste libération de prisonniers

« Il doit être très clair, pour l'ensemble des familles qui ont perdu des leurs dans le combat que nous menons au Mali depuis des années, que nous ne dévions pas de ligne », a souligné le général François Lecointre. 
« Il doit être très clair, pour l'ensemble des familles qui ont perdu des leurs dans le combat que nous menons au Mali depuis des années, que nous ne dévions pas de ligne », a souligné le général François Lecointre.

La grande muette sort du silence. Car l'armée française peine à digérer la libération récente de 200 prisonniers contre 4 otages, négociée par le pouvoir malien avec un groupe djihadiste combattu depuis des années par la France, parfois au prix du sang. « ?Quand on passe ses nuits à construire des digues et que quelqu'un met un coup de pied dedans, ça ne fait pas plaisir? », souffle un haut gradé sous le couvert de l'anonymat. Un résumé lapidaire de la frustration vécue par certains au sein des armées, alors que 5 100 des leurs sont déployés dans la bande sahélo-saharienne pour faire barrage aux djihadistes.

Ultime humiliation, le chef touareg malien Iyad Ag Ghaly, chef de l'alliance djihadiste affiliée à Al-Qaïda « ?Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans? » (GSIM), s'est affiché en photo sur les réseaux sociaux en compagnie des prisonniers libérés, à l'occasion d'un fastueux banquet en leur honneur.

Cette négociation a été conduite par le Mali.

L'affiliation djihadiste de ces 200 ex-détenus, libérés contre 4 otages, dont l'humanitaire française Sophie Pétronin, n'est pas avérée. Nombre d'entre eux sont de simples suspects, parfois arrêtés lors de vastes coups de filet. Mais certains étaient « ?des chefs de katiba? » arrêtés par les soldats de la force antijdihadiste Barkhane et remis aux autorités maliennes, peste un militaire français. D'après une enquête du quotidien Libération, au moins 29 des prisonniers libérés avaient été capturés par les sol [...] Lire la suite