Mali: l'économiste Etienne Fakaba Sissoko et les 11 cadres politiques arrêtés en juin comparaissent devant la cour d'appel

La Cour d'appel de Bamako, au Mali, le 30 décembre 2022.

Au Mali, le début de semaine s'annonce chargé sur le plan judiciaire avec le retour sur le devant de la scène de deux affaires emblématiques de la restriction des libertés civiques dans le pays. Avant que la cour d'appel ne se prononce, mardi 12 novembre, sur la remise en liberté provisoire des 11 cadres politiques arrêtés en juin dernier, l'économiste Etienne Fakaba Sissoko comparaît, ce lundi, pour avoir dénoncé dans un livre la « propagande » du gouvernement de transition.

Etienne Fakaba Sissoko, qui a été condamné en mai dernier à deux ans de prison - dont un ferme - et à payer 3 millions de francs CFA de dommages et intérêts pour « atteinte au crédit de l'Etat » après avoir dénoncé dans un livre la « propagande » du gouvernement de transition, va comparaître prisonnier ce lundi 11 novembre, le parquet général ayant refusé sa remise en liberté provisoire. La cour d'appel s'y était pourtant montrée favorable le mois dernier. Se montrera-t-elle aussi compréhensive aujourd'hui avec l'économiste sur le fond du dossier ? Etienne Fakaba Sissoko est incarcéré depuis sept mois et demi. Sa défense dénonce une procédure « politique » et déplore l'« acharnement » qui le vise.

Le livre dans lequel l'enseignant-chercheur décrit la « propagande du gouvernement », pointant notamment l'emploi de « videomen » par la Primature, est un travail universitaire constitué de vérités factuelles et s'appuyant, notamment, sur des déclarations publiques, selon Me Ibrahim Marouf Sacko. Quant à l'organisation de défense des droits humains Amnesty international, elle considère que la détention d'Etienne Fakaba Sissoko est « arbitraire » et que sa peine doit être « révoquée ».


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