MALI. La France perd-elle la bataille de l'information ?
On les redoutait. En espérant qu’on allait nous éviter cela. Les voilà. Les "premières images des bombardements français" au Mali. Regardez bien, ouvrez bien les yeux devant votre écran. Deux scènes : 1/ un carré de sable vu du ciel entouré de ce qui ressemble à des murs de terre. Boum. L’écran s’irradie. Déduction : l’objectif est détruit. 2/ un village ou peut-être une ville, avec maisons, champs et rangées d’arbres. Boum, boum. Là, on voit passer dans le champ un hélicoptère d’assaut, - un Tigre ? - qui a apparemment, vu l’angle et la distance, un rapport certain avec le panache de fumée noir qui s’élève. Autre objectif détruit.
Oui, bravo, mais quel objectif ? Où se passe ce raid efficace et spectaculaire ? Quand a-t-il eu lieu ? Qui visait-il ? Mystère. Rien n’est dit. D’ailleurs, la bande-son est silencieuse, accentuant l’effet d’irréalité. Pas de bruit, pas de texte, pas de date, pas de lieu... Dans une rédaction normale, toute l’équipe de tournage serait virée ! Évidemment, tout cela a été filmé par des opérateurs militaires qui mettent ces images fantômes à la disposition des télévisions qui, faute de mieux, vont nous abreuver de cette absence d’information. Voilà, on y est. Appelons cela le "syndrome de la tempête du désert", en référence à la guerre du Golfe en 1991 où l’armée américaine avait tout fait pour masquer la réalité en nous inondant de ces images vides de sens et, disons-le, un peu obscènes, censées démontrer la toute puissance de l’offensive.
Quelle réalité du conflit ?
Pendant ce (...)
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