Les malheurs du Balkhach, un des plus grands lacs d'Asie centrale
L'existence du deuxième plus grand lac d'Asie centrale est menacée par la surexploitation, la pollution et le changement climatique.
Vues du ciel, les eaux aux teintes turquoises du Balkhach s'étirent en forme de croissant au milieu des étendues désertiques du Kazakhstan. Mais leur surexploitation, la pollution et le changement climatique menacent l'existence du deuxième plus grand lac d'Asie centrale.
"J'ai tous les malheurs du Balkhach sous mes yeux", se désole auprès de l'AFP Alekseï Grebennikov, pêcheur sur la rive nord de ce lac unique à l'eau tantôt salée, tantôt douce et abritant de nombreuses espèces rares. "Il y a de moins en moins de poissons, c'est catastrophique, le lac s'ensable", se lamente le quinquagénaire sur son bateau amarré au port de la ville industrielle de Balkhach restée dans son jus soviétique.
Au large, flotte une barge pour désensabler le petit golfe, rouillée et inutilisée. "Avant, nous emmenions les touristes faire de la pêche sous-marine. Maintenant, cet endroit est devenu un marécage", poursuit cet organisateur de pêche sportive.
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Dans son laboratoire en ville, la scientifique Olga Charipova étudie ces changements. "Le Balkhach est le plus grand réservoir de pêche du pays. Mais quand le niveau de l'eau baisse, la quantité de poissons aussi, car les conditions de reproduction sont perturbées", explique-t-elle à l'AFP. Le niveau de "la perle du Kazakhstan" n'est plus qu'à un mètre d'un seuil jugé critique.
Au printemps, le salut est venu du ciel : après des inondations sans précédent, les autorités kazakhes ont détourné respectivement 6 et 3,3 milliards de mètres cubes d'eau vers la Caspienne - le plus grand lac de la région - et le Balkhach.
Pas d'accord avec la Chine
Si l'eau est remontée de quelques centimètres, la tendance de fond demeure. "Le niveau du Balkhach baisse partout depuis 2019, principalement en raison d'une diminution du débit de la rivière Ili, qui prend sa source en Chine voisine" dans la région du Xinjiang, précise Mme Charipova.
Un sort partagé à différents degrés par tous les gran[...]