Publicité

Malgré les tarifs douaniers, Wall St finit en hausse, soutenue par l'emploi

par April Joyner

(Reuters) - Répétition titre

La Bourse de New York a fini en hausse vendredi, soutenue par les chiffres des créations d'emploi, qui ont relégué au second plan l'entrée en vigueur, attendue, des nouveaux droits de douane américains sur des produits chinois et la riposte de Pékin. L'indice Dow Jones a gagné 99,74 points, soit 0,41%, à 24.456,48.

Le Standard & Poor's 500, plus large, a progressé de 23,21 points, soit 0,85%, à 2.759,82.

De son côté, le Nasdaq Composite a pris 101,96 points, soit 1,34%, à 7.688,39. L'indice à forte composante technologique a été porté Microsoft (+1,4%), Apple (+1,39%), respectivement deuxième et troisième meilleures performances du Dow, Facebook (+2,4%) et Amazon (+0,64%).

Sur la semaine, le Dow a pris 0,7%, le S&P-500 s'est octroyé 1,5% et le Nasdaq a avancé de 2,4%.

Tous les compartiments du S&P-500 ont fini dans le vert.

Le département du Travail a annoncé vendredi que l'économie américaine avait créé le mois dernier 213.000 emplois non-agricoles, grâce à une hausse des embauches dans l'industrie, contre 195.000 attendus. Mais le léger ralentissement de la croissance des salaires (+0,2%) suggère une modération des pressions inflationnistes, une évolution susceptible de priver la Réserve fédérale d'un argument pour l'accélération de la hausse des taux.

"Les chiffres d'aujourd'hui n'indiquent pas vraiment que les pressions sur les salaires deviennent incontrôlables, c'est positif pour le marché", estime Anthony Sagimbene, stratège chez Ameriprise Financial Services.

IMPACT LIMITÉ DU BRAS DE FER COMMERCIAL

La statistique de l'emploi a fait passer au second plan, le durcissement du bras de fer commercial entre les Etats-Unis et la Chine.

Washington applique depuis ce vendredi des droits de douane de 25% sur 34 milliards de dollars (29 milliards d'euros) de produits chinois. Pékin a répliqué par des mesures équivalentes sur des montants identiques et saisi l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Le président américain, Donald Trump, a averti qu'à terme, plus de 500 milliards de dollars de produits chinois, soit la quasi-totalité des importations américaines en provenance de Chine, pourraient être taxées.

"Même s'il y a une querelle commerciale, elle va être mesurée, elle ne va pas porter sur 500 milliards de dollars en une seule fois", relève Jamie Cox, associé directeur chez Harris Financial Group. "Cela donne l'opportunité de négociations et ne torpille pas l'économie, ce que les gens redoutaient."

"Le marché va un peu stagner si les tensions commerciales commencent à s'accroître", prévient toutefois Gerry Sparrow, gérant de portefeuille pour Interactive Brokers Asset Management.

BIOGEN DOPE LA SANTÉ

Aux valeurs, Biogen, plus fort contributeur à la hausse du S&P-500, a bondi de 19,63%, après avoir annoncé des résultats positifs d'une étude sur un traitement de la maladie d'Alzheimer développé en commun avec le japonais Eisai. C'est la plus forte hausse en pourcentage du titre depuis plus de 14 ans.

Dans son sillage, le secteur de la santé du S&P-500 a pris 1,45%, plus forte hausse sectorielle, devant les technologiques (+1,24%) et la distribution (+0,78%). L'indice des biotechs du Nasdaq s'est lui adjugé 3,72%.

EchoStar a gagné 1,87%. Le groupe a annoncé renoncer à une offre d'achat sur Inmarsat, l'opérateur britannique de satellites ayant rejeté une proposition de 3,2 milliards de dollars (2,7 milliards d'euros) de son concurrent américain.

Caterpillar, une des grandes valeurs sensibles aux tensions commerciales, a perdu 0,30%, plus fort recul du Dow.

PriceSmart, distributeur spécialisé dans les magasins d'entrepôt en Amérique centrale et dans les Caraïbes, a lui chuté de 10,71%, après la publication de résultats trimestriels inférieurs aux attentes.

Quelque 5,30 milliards d'actions ont changé de mains sur les marchés américains, à comparer avec une moyenne de 6,98 milliards sur les 20 dernières séances.

LE DOLLAR CREUSE SES PERTES

Sur le marché des changes, le dollar a creusé ses pertes après le rapport mensuel sur l'emploi américain, les cambistes se montrant plus sensibles au taux de chômage, reparti à la hausse et surtout, à la modeste hausse du salaire horaire moyen qu'aux créations d'emploi.

Le billet vert a cédé 0,5% face à un panier de devises de référence. L'euro est remonté à 1,1742 face au dollar, après un pic à 1,1767, son plus haut niveau face au billet vert depuis le 14 juin, date de la dernière réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

Le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans a lui aussi baissé à 2,8254%, contre 2,84% jeudi soir.

Sur le front pétrolier, le Brent et le brut léger américain (West Texas Intermédiate, WTI) ont évolué en ordre dispersé, le premier s'orientant à la baisse, tandis que le second bénéficiait d'achats de couverture. Les tensions liées au commerce international s'ajoutant aux informations faisant état d'une hausse de la production saoudienne de 500.000 barils par jour le mois dernier ont pesé sur les cours.

(Avec Sruthi Shankar et Savio D'Souza; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)