Malgré la météo pluvieuse, le risque de sécheresse cet automne n’est pas écarté partout en France

Malgré une situation « très satisfaisante » des nappes phréatiques en France, le BRGM pointe, ce lundi 16 septembre, le risque de sécheresse dans le Sud. (Photo d’illustration prise près de Perpignan)
ED JONES / AFP Malgré une situation « très satisfaisante » des nappes phréatiques en France, le BRGM pointe, ce lundi 16 septembre, le risque de sécheresse dans le Sud. (Photo d’illustration prise près de Perpignan)

ENVIRONNEMENT - Tout n’est pas tout bleu. Le Bureau de recherches géologiques et minières, ou BRGM, a jugé, ce lundi 16 septembre, la situation des nappes phréatiques françaises « très satisfaisante » dans l’ensemble. Il pointe cependant le risque de sécheresse cet automne dans le sud de la France, notamment à Perpignan et son arrière-pays.

Comme ces derniers mois, le BRGM dessine dans son bulletin mensuel pour septembre un tableau très contrasté du pays. D’un côté, les nappes sont très rechargées dans le nord, l’ouest et le nord-est, « avec 70 % des niveaux [des nappes] au-dessus des normales mensuelles », grâce aux pluies abondantes des derniers mois, soit le même pourcentage qu’en juin et juillet. Mais dans le même temps, il soulève de très notables exceptions, notamment à proximité de la côte méditerranéenne.

De gros points noirs dans le sud de la France

« Seules les nappes du littoral du Roussillon, du Languedoc, du cap Corse et du littoral oriental de Corse enregistrent des niveaux très inférieurs aux normales mensuelles », détaille le BRGM. Ces zones sont visibles en jaune, orange ou rouge, sur la carte ci-dessous.

« L’état actuel de ces nappes (va de) peu satisfaisant à très préoccupant et l’étiage 2024 (la période où les cours d’eau sont au plus bas, ndlr) s’annonce très sévère », alerte le Bureau. Cette fameuse période d’étiage, ou de basses eaux, survient habituellement entre mi-octobre et novembre.

Pour l’instant, la plupart des nappes sont encore en période de vidange, phénomène qui devrait « se poursuivre » avec des épisodes de recharge qui « devraient rester ponctuels et peu intenses jusqu’à la mise en dormance de la végétation et la survenue d’épisodes pluviométriques abondants » cet automne.

« On a des difficultés en cours qui vont probablement perdurer sur les prochaines semaines sur les nappes qui affichent aujourd’hui des niveaux sous les normales », a souligné Violaine Bault, hydrogéologue du BRGM, lors de la présentation de ces éléments à la presse. En particulier dans le Roussillon, à Perpignan et ses environs, « les niveaux sont tellement bas que même un niveau exceptionnellement humide pourrait ne pas suffire pour reconstituer les réserves », ajoute-t-elle.

Beaucoup mieux qu’en 2023 à l’échelle nationale

Dans ses tendances à trois mois (septembre à novembre), Météo-France indique que « des conditions plus sèches que la normale sont les plus probables sur le sud du pays » alors qu’aucun scénario particulier ne se dégage sur le reste de la France.

À l’échelle nationale, la situation est en revanche « beaucoup plus favorable » que l’année dernière : en août 2023, 62 % des niveaux se trouvaient sous les normales mensuelles (contre seulement 17 % en août 2024). « C’est une situation qui s’est complètement inversée », par rapport à l’an dernier, souligne Violaine Bault.

L’été dernier, comme le précédent, ont été marqués par des sécheresses importantes dans le pays, pouvant se traduire localement par de fortes restrictions d’usages de l’eau : interdictions d’arrosage pour les particuliers et les agriculteurs, remplissage des piscines prohibé, prélèvements réduits pour certains usages industriels…

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