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La Malaisie ébranlée par un immense scandale de corruption

Manifestation à l'appel du collectif Bersih («Propre»), à Kuala Lumpur, le 30 août 2015, qui a réuni des dizaines de milliers de personnes.

Le Premier ministre, accusé d'avoir détourné 640 millions d'euros, fait face à un mouvement de révolte dans un contexte de répression accrue.

Le scandale de corruption qui touche la Malaisie fait des vagues jusqu’en Suisse : jeudi, les autorités helvétiques ont gelé des dizaines de millions d’euros d’avoirs «suite à des alertes sur des transactions suspectes» dans le cadre de l’enquête sur le fonds souverain contrôlé par le Premier ministre Najib Razak.

De quoi est accusé le Premier ministre ?

Najib Razak est englué dans un scandale financier révélé par le Wall Street Journal en juillet. Il est soupçonné d’avoir détourné 640 millions d’euros de la société publique 1MDB, créée à son arrivée au pouvoir en 2009. Pour expliquer le versement de ces sommes sur ses comptes personnels, il invoque de mystérieux «dons politiques» provenant du Moyen-Orient, et muselle toute enquête. Deux journaux ont été suspendus trois mois pour avoir parlé de l’affaire dans des articles «potentiellement nuisibles à l’ordre public et à la sécurité», et un site indépendant basé en Angleterre bloqué. Fait exceptionnel, le numéro 2 du gouvernement, qui s’était dit favorable à une enquête indépendante, a été limogé, ainsi que le procureur général.

Quelle est la situation politique en Malaisie ?

La Malaisie, qui compte près de 30 millions d’habitants, se présente comme un système politique démocratique multipartite. Mais pour Sophie Lemière, chercheuse à l’Institut de l’Université européenne à Florence (1), «c’est une démocratie illusoire. C’est un régime autoritaire très fort, avec une opposition réprimée, une corruption énorme et des élections trafiquées. Tous les médias nationaux sont aux mains de proches du pouvoir et la censure extrêmement importante. Les seuls médias indépendants sont sur Internet avec des serveurs hébergés à l’étranger.»

Depuis des mois, le régime durcit la répression. Le leader de l’opposition, Anwar Ibrahim, a été condamné en février dernier à cinq ans de prison (...)

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