En Malaisie, pour la fête de l’Indépendance, des appels à l’unité en trompe-l’œil ?

“Il est très important que nous soyons unis, sans différence”, témoigne Lim Bee Yuen, une passante assistant aux célébrations de la fête de l’Indépendance, le 31 août, lors d’un micro-trottoir réalisé par le Malay Mail à Putrajaya, la capitale administrative.

“Ces dernières années, les discours politiques défendant les ‘droits’ et les intérêts de certains groupes communautaires se sont multipliés, mais que pensent vraiment les Malaisiens de ces messages ?” demande le Malay Mail.

La Malaisie est une fédération multiethnique et multiculturelle. À l’indépendance du pays en 1957, la communauté malaise, majoritaire, a obtenu une garantie constitutionnelle de primauté dans les secteurs politique et économique sur les deux autres principaux groupes, les Chinois et les Indiens.

L’arrivée du réformiste Anwar Ibrahim au poste de Premier ministre, en novembre 2022, change la donne. Officiellement, il se démarque des gouvernements précédents et prône une vision plus égalitaire des relations entre les groupes ethniques, en défendant les droits des citoyens non musulmans. Une vision contestée et instrumentalisée par l’opposition au nom de la défense du droit des Malais musulmans.

Un camouflet aux élections locales

La victoire dans des scrutins locaux, au début du mois, de la coalition d’opposition Perikatan Nasional (PN), à laquelle appartient le puissant Parti islamique panmalaisien PAS, a été analysée comme un désaveu du gouvernement.

Pour autant, les citoyens interrogés par le Malay Mail plaident pour l’union et la tolérance mutuelle. À l’image de Yacob Anthonysamy, un cadre de 56 ans : “Comme l’a dit le Premier ministre, il faut respecter toutes les races et toutes les religions et rejeter les extrémismes religieux, faute de quoi ils causeront des ravages ici. La tolérance est une composante essentielle de la vie dans un pays multiracial. Nous pourrons redresser le pays sans nous identifier comme Indiens, Chinois ou Malais. Nous sommes tous simplement des Malaisiens.”

Ahmad Hazzim Luqman et Muhammad Khairul Irfan, deux étudiants, ont déclaré au journal qu’ils avaient beaucoup d’amis non malais. À leurs yeux, il est stupide de se battre pour des questions de race et de religion :

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