En Malaisie, un ancien ministre condamné à sept ans de prison et “deux coups de canne”

La sentence vient à peine de tomber, mais The New Straits Times s’intéresse déjà aux détails pratiques de la peine qui sera infligée. “Selon la section 288 (3) du Code pénal, pour punir les crimes graves on utilise une canne de rotin d’un diamètre supérieur à 1,2 centimètre, précise le quotidien malaisien. Mais à l’inverse, selon la section 288 (4) du même code, les délits effectués par les cols blancs sont punis avec une canne de rotin plus légère, comme celle qui est utilisée dans les écoles.”

À travers ce décryptage technique, le média de Kuala Lumpur tente de comprendre la nature de l’objet avec lequel sera frappé Syed Saddiq Abdul Rahman. Membre du Parlement malaisien et ancien ministre de la Jeunesse et du Sport, l’homme a été condamné à sept ans de prison, mais aussi à deux coups de canne. Une sentence qui fait de Rahman “le premier homme politique à être condamné à des coups de fouets”, précise le New Straits Times.

Appel des ONG pour abolir cette “pratique inhumaine”

Concrètement, note de son côté The Straits Times, Saddiq Abdul Rahman a été “reconnu coupable des chefs d’accusation suivants : abus de confiance, détournement de fonds et blanchiment d’argent”.

Voilà qui a coûté à ce politique, décrit par le média de Singapour comme “un parlementaire de premier plan”, outre une peine de prison et les coups de bâton, une amende de 2,9 millions de dollars. Après ce verdict, Saddiq Abdul Rahman a déclaré qu’il démissionnerait de son poste de président de l’Alliance démocratique unie de Malaisie (Muda), le parti centriste qu’il avait lui-même fondé.

Au-delà du cas de Rahman, qui a attiré l’attention de nombreux titres de la presse internationale, la question des punitions corporelles en Malaisie avait déjà causé des controverses par le passé, comme le prouve cet article de Free Malaysia Today qui relayait en juin dernier l’appel de 25 ONG pour abolir “la pratique inhumaine des coups de fouets”.

Une peine en sursis

Une punition héritée de la colonisation britannique qui, aujourd’hui, concerne surtout, selon ces organisations internationales, les étrangers et les migrants.

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