Mal de tête ou migraine ? Ce médecin nous aide à faire la différence
SANTÉ - Imaginez : vous êtes allongé, loin de tout écran, les volets fermés, vous avez déjà vidé votre plaquette de doliprane et pourtant vous avez toujours mal à la tête. Si cette situation ne vous est pas inconnue et qu’elle est récurrente, il est possible que cette douleur soit en réalité une migraine.
Cette dernière est une réelle pathologie qui selon l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) touche environ 15 % de la population. D’après une étude de la revue scientifique The Journal of Headache and Pain datant d’avril 2022, chaque jour, une personne sur six dans le monde a mal à la tête. Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, Le HuffPost a discuté avec le docteur Valentin Raclot pour déterminer la différence entre les maux de tête et la migraine.
La migraine peut toucher tout le monde, selon l’Inserm cela concerne 5 % des enfants, 10 % des hommes et 20 % des femmes. « On peut être migraineux la majorité de sa vie puisque la plupart du temps c’est une pathologie chronique qui débute à l’enfance et qui va jusqu’à 50-60 ans », précise Valentin Raclot au HuffPost.
Des symptômes précis
Une migraine se caractérise par des céphalées intenses et une sensation de pulsation dans la tête et la liste des symptômes est longue. Il existe différents types de migraines : la migraine avec aura (ou ophtalmique), la migraine sans aura et la migraine cataméniale ou menstruelle.
La migraine sans aura se caractérise par des maux de tête qui durent de 4 à 72 heures. Son intensité est forte voire invalidante, et elle peut est aggravée par une simple activité physique comme monter ou descendre des escaliers. L’un des éléments clés pour repérer la migraine est aussi que les personnes ne sont pas soulagées après la prise d’un antidouleur comme du paracétamol.
À tout cela s’ajoutent des symptômes accompagnateurs comme une intolérance au son, des nausées ou des vomissements. On diagnostique un état migraineux au bout de cinq crises de ce type.
La migraine avec aura présente les mêmes symptômes, mais d’autres signes neurologiques précèdent la crise comme des troubles sensitifs (picotements des doigts et des lèvres), du langage (difficulté à trouver un mot), ou les plus fréquents : les troubles visuels (tâches, points lumineux, déformations, vision floue). Ici, on parle de migraine ophtalmique.
Enfin, il y a la migraine cataméniale (ou menstruelle), elle est liée au cycle hormonal féminin. Les symptômes surviennent entre deux jours avant et trois jours après le premier jour de règles. On considère qu’une personne menstruée souffre de migraines cataméniales si deux tiers de ses cycles sont concernés.
Comment ça se soigne ?
D’après Valentin Raclot, pour bénéficier d’une prise en charge adéquate, il est très important de pouvoir identifier ses propres symptômes, « [il faut] vraiment prendre la pathologie migraineuse au sérieux et prendre une consultation chez son médecin traitant dédiée à cela. Ça va permettre d’identifier l’ampleur du retentissement sur la vie quotidienne ainsi que les comorbidités liées à la maladie », explique-t-il. Les comorbidités liées à la migraine sont la fibromyalgie, les maladies cardiaques, l’accident vasculaire cérébral et la dépression.
Il conseille donc de tenir une sorte d’agenda pour répertorier tous les symptômes et le transmettre au médecin traitant pour lui permettre d’établir un diagnostic.
En général, les médecins proposent des traitements de crise ou alors de fond. Ces derniers permettent de « faire baisser la fréquence des crises et de rendre les symptômes moins intenses », les deux traitements peuvent être couplés selon Valentin Raclot. Les traitements médicamenteux vont de pair avec des méthodes plus naturelles comme la relaxation par exemple.
Les maux de tête « simples »
Pour les maux de tête dits « simples », ils sont plus faciles à identifier. En réalité, comme le souligne Valentin Raclot, ils sont toujours liés à une pathologie, comme un rhume ou le fait de ne pas avoir porté ses lunettes par exemple. Ils peuvent aussi se caractériser par des céphalées de tensions c’est-à-dire des maux de tête donnant l’impression d’avoir la tête prise dans un étau. Les maux de tête arrivent aussi après une commotion cérébrale.
S’ils se soignent avec du paracétamol ou un autre médicament du même genre vendu sans ordonnance, vous pouvez être sûrs que ce n’est pas une migraine. Cela dit, si vous en avez régulièrement, il faut toujours consulter un médecin pour avoir un avis un professionnel.
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