Dans la majorité des pays africains, le langage des signes peine encore à s’imposer
Sur le continent africain, il n'y a que quatre pays, le Kenya, l’Ouganda, le Zimbabwe et l'Afrique du Sud, qui reconnaissent la langue des signes comme langue officielle. Il n'y en a aucune en Afrique francophone, où l'on estime à huit millions le nombre de personnes malentendantes. À l'occasion de la Journée mondiale de la langue des signes, ce 23 septembre 2024, RFI revient sur les raisons du faible investissement autour de l'intégration des personnes malentendantes à la société.
Du Sénégal à Madagascar en passant par le Gabon, il existe une quarantaine d’école des sourds en Afrique francophone, dont la grande majorité en République démocratique du Congo (RDC).
Mais plus que le faible nombre d’écoles, c’est surtout la perception de la langue des signes qui freine son apprentissage. Pour Christophe Houngbedji, président de la Fédération des organisations d'orthophonistes francophones, « l'Afrique est une société orale, alors on ne se voit pas écrire des messages en pleine rue ou signer pour communiquer ».
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Un manque d'intérêt pour l'apprentissage qui s'explique aussi par les hésitations des parents. Le spécialiste explique : « L'éducation d'un enfant est considérée comme un investissement. On s'attend à ce que les enfants s’occupent des parents plus tard. Mais ils auront du mal et se disent : "À quoi bon investir pour un enfant qui ne pourra pas communiquer avec toute la société ?". »