"Nos maisons sont détruites", "on a peur": les craintes des réfugiés fuyant le sud du Liban face aux frappes d'Israël
Face aux frappes israéliennes, l'exode de la population. Au quatrième jour de frappes consécutif d'Israël sur le sud du Liban, territoire contrôlé par le Hezbollah, les habitants de la région sont contraints de fuir vers le nord et la capitale du pays, Beyrouth, dont la banlieue a elle aussi été touchée et où on se prépare à accueillir des milliers de réfugiés.
Au bout des kilomètres d'embouteillages, les hôtels de la ville ont été pris d'assaut et affichent complet. D'autres réfugiés, moins fortunés, ont créé un campement de fortune sur la plage. En bus ou en voiture, certains choisissent de fuir vers la Syrie, où des familles entières se massent à la frontière.
"Nous sommes partis juste parce que nos maisons, celles de nos voisins et de nos parents ont été détruites par les Israéliens. On ne quitte pas notre terre, c'est notre honneur et notre dignité", déclare Zara, une réfugiée du sud du pays à BFMTV. "Mes enfants sont en train de tomber malade. On a peur de la gale, des poux et des catastrophes qui vont nous tomber dessus", déclare une autre réfugiée, Lara.
"Bien sûr que ça m'inquiète, c'est le chaos complet. Ma mère est très malade, j'ai essayé de la ramener du sud, les taxis ont peur d'y aller et de revenir", s'inquiète également Hala, habitante de Beyrouth.
"Plus de 1.000 frappes à travers le Liban"
Les frappes incessantes contre le Hezbollah ont poussé, depuis lundi, des centaines de milliers de civils à fuir le sud du Liban. Mercredi, Human Rights Watch (HRW) a mis en garde contre le "grave risque" de ces attaques israéliennes sur les civils libanais, alors qu'un conseil de sécurité s'est réuni à l'ONU à la demande de la France.
"Plus de mille frappes israéliennes à travers le Liban" depuis lundi "ont tué des centaines de personnes et blessé des milliers (...), mettant les civils en grave danger", a alerté l'ONG de défense des droits humains dans un communiqué relayé par l'AFP.
Appel au cessez-le-feu
À l'Assemblée générale des Nations unies, face à l'escalade des violences dans la région et au risque de "guerre totale", selon les mots du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, les États-Unis et la France ont appelé à un cessez-le-feu de 21 jours. Une proposition à laquelle Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, n'a, pour l'heure, pas répondu et appelle à la poursuite des combats avec "force".
Plus de 90.000 personnes ont été déplacées au Liban depuis lundi, selon l'ONU. Plus de 600 personnes ont été tuées depuis lundi au Liban. Et les frappes israéliennes ne faiblissent pas, l'État hébreu annonçant ce jeudi que ses avions de combat avaient visé 75 cibles places fortes du Hezbollah pendant la nuit, dans le sud du Liban et dans la plaine de la Békaa, à l'est.