Maison squattée dans les Alpes-Maritimes: le couple qui occupe le logement assure avoir été dupé

La maison squattée de Théoule-sur-Mer.  - BFMTV
La maison squattée de Théoule-sur-Mer. - BFMTV

Les Kaloustian se retrouvent face à une fin d'été particulièrement déroutante. En arrivant pour les vacances devant sa maison secondaire de Théoule-sur-Mer dans les Alpes-Maritimes, ce couple de retraités lyonnais a constaté fin août que les lieux étaient occupés par toute une famille et ce depuis trois semaines déjà. Or, ceux-ci n'étaient apparemment pas pressés de quitter l'endroit.

Cependant, un coup de théâtre est venu bousculer la situation lundi soir. Sur les coups de 18h30, une violente dispute a éclaté entre les époux squatteurs. L'altercation a provoqué l'intervention de la gendarmerie, l'interpellation du mari, actuellement en garde à vue pour violences conjugales, et le départ de la mère de famille avec ses deux enfants.

Contactée par les équipes de BFMTV sur place, cette dernière a protesté de sa bonne foi. "On a un logement sur Paris mais mon mari a eu des problèmes et on a dû quitter Paris", a-t-elle expliqué. Selon cette mère de famille, une rencontre avec un mystérieux intermédiaire a décidé de la suite de cette affaire. "On a dormi plus d’une semaine en station-service avec les enfants, ensuite mon mari a rencontré une personne qui lui a dit: 'Je peux vous louer un logement' et donc mon mari a payé et c’est lui qui nous emmené ici".

"On est entré ici, on a payé presque 1000 euros", a-t-elle précisé.

"On n'a pas forcé la maison pour entrer"

Tandis que les propriétaires de la maison ont découvert que les serrures avaient été changées, elle a assuré: " On n’a pas forcé la maison pour entrer. Y’a rien qui est cassé. On nous a donné les clefs pour entrer. Nous on n’a pas changé les serrures." Quant à l'homme qui leur aurait soutiré 1000 euros, elle a poursuivi à son sujet: "Il nous a dit qu’il reviendrait chaque mois pour nous prendre de l’argent. On pensait que c’était le vrai propriétaire."

"Nous, on veut pas de problème. On se sent comme des criminels alors qu’on n’a rien fait. Il n’y a rien qui nous retient dans cette maison. On veut juste trouver un logement", s'est encore justifiée cette femme.

Contacté par BFMTV, le propriétaire de la maison, Henri Kaloustian, qui attend encore de retrouver ses murs, a réagi à la nouvelle du départ des intrus: "Moi, ça me fait chaud au cœur. Je suis content, hein, mais il faudrait que ce soit la gendarmerie qui me dise: ‘Monsieur Kaloustian, la maison est libre. Les personnes qui ont occupé cette maison ne sont plus là.’"

Une procédure qui pourrait encore être longue

Selon nos informations ce mardi matin, le couple d'occupants a été relogé. Invité à réagir en milieu de matinée sur BFMTV, Henri Kaloustian, bien qu'heureux de cette nouvelle, s'est toutefois montré prudent. La maison "n'est pas libre", a-t-il indiqué.

En effet, un homme se présentant comme un ami de la famille de squatteurs est toujours sur place, bien qu'il promette selon nos informations de partir dès ce mardi.

Enfin, pour les Kaloustian, la voie judiciaire pourrait encore être longue pour reprendre possession de la maison, dont ils sont propriétaires depuis 36 ans. Joint lundi, l'avocat du gardé à vue n'excluait pas un retour de son client dans la maison. Georges Botella, maire de Théoule-sur-Mer, a expliqué le schéma légal à suivre en cas de squat d'une propriété:

"La procédure est engagée. Il faut que ce soit le propriétaire qui prouve que c’est sa résidence et engage lui-même, moyennant des frais d’avocat, une demande d’expulsion. C’est une procédure civile, qui peut être longue." Emmanuelle Wargon, ministre du Logement, a cependant déclaré lundi sur CNEWS: "Les services de la chancellerie sont en train d'étudier le dossier afin de l'accélérer".

Article original publié sur BFMTV.com