Mairie d'Istanbul : l'opposition veut récupérer sa victoire "volée"

Un débat télévisé entre un candidat du parti au pouvoir et un candidat de l'opposition... Une première en Turquie depuis 2002 ! Il a opposé ce dimanche soir les deux candidats à la mairie d'Istanbul, qui s'affrontent dans une semaine lors d'un nouveau scrutin : le premier, qui a vu la victoire de l'opposition, a été annulé par le Haut comité électoral. "Notre préférence, dit Binali Yildirim, candidat du parti AKP , était de ne pas renouveler les élections et nous avons travaillé dur pour cela, mais le CHP ne nous a pas aidés dans cette tâche et n'a pas accepté notre demande de recomptage complet (des votes) et a choisi de rejeter cette demande. C'est pourquoi nous avons du convoquer de nouvelles élections." Mais pour Ekrem Imamoglu, candidat du parti d'opposition CHP , qui se considère comme le maire élu d'Istanbul, l'AKP est de mauvaise foi et refuse simplement de reconnaître une défaite lourde de sens : Cette nouvelle élection, c'est un combat pour la démocratie, contre ceux qui ont usurpé notre droit, qui ont triché avec le vote de 16 millions de personnes, qui ont triché au nom du droit divin... C'est très clair". Selon les résultats officiels, que le parti présidentiel a fait annuler, l'opposition a devancé l'AKP de 13.000 voix à Istanbul . Le président Erdogan lui-même a dit par le passé que " celui qui remporte Istanbul remporte la Turquie ". "beaucoup de gens en Turquie sont déjà furieux que Yildirim refuse de concéder la défaite, explique Umar Farouk, analyste politique . On verra ce qui se passe quand le vote aura lieu de nouveau, mais il semble clair que si les urnes disent la vérité c'est Imamoglu, clairement, qui gagne". Vainqueur aussi de la mairie d'Ankara, la capitale turque, le CHP espère mobiliser ses électeurs à Istanbul autant que pour le 31 mars. Recep Tayyip Erdogan rappelle de son côté que le conseil municipal de la ville est dominé par son parti et que le résultat du vote ne serait " qu'un changement de vitrine ".