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Un maire de Seine-et-Marne frappé par un administré témoigne après son agression

Le maire de Chalifert.  - BFMTV
Le maire de Chalifert. - BFMTV

Le maire de Chalifert, en Seine-et-Marne, a été agressé à coups de poing lundi soir par un de ses administrés, qui a été interpellé et placé en garde à vue. L'agresseur a cassé une côte au maire, Laurent Simon, en fonction depuis 2008 et qui débute son troisième mandat. Celui-ci a porté plainte, tout comme l'un des conseillers municipaux, voisin de l'auteur des violences et qui est intervenu pour mettre un terme aux coups.

Un problème de voisinage

Les images de l'agression, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, montrent Laurent Simon, le maire de cette commune d'environ 1200 habitants, acculé contre un portail: un habitant le frappe à coups de poing, au niveau du visage et du corps, tandis que la femme de l'agresseur présumé tente de s'interposer. Une troisième personne filme la scène à quelques mètres, sans intervenir. Le maire a accepté de témoigner devant nos caméras.

"Je rentrais chez moi vers 19h30 quand j’ai été doublé par une voiture, qui s’est mise en travers de la chaussée pour m’arrêter", a-t-il initié avant de poursuivre: "Là est sorti un administré, il était très énervé, il a tapé sur le capot de ma voiture violemment puis est venu à ma hauteur. Je suis descendu, pensant qu’on allait pouvoir discuter." Mais les choses ont eu tôt fait de prendre un tour plus aigre encore: "Très rapidement, il en est venu aux mains, j’ai pris un premier coup de poing au visage, puis une série de coup de poing plutôt au niveau du corps."

L'élu est remonté à la matrice de ces violences: "C’était pour un problème de voisinage. C’est une famille qui est en conflit permanent avec ses voisins car elle refuse que l’on puisse se garer devant chez elle." "Moi j’autorise le stationnement à cet endroit-là car c’est dans une descente, dans un virage, on ne peut pas se garer autrement que sur le trottoir", a-t-il expliqué auprès de notre chaîne.

La voiture de l'agresseur brûlée chez lui deux jours avant

Le maire a précisé avoir organisé des réunions de médiation au sein de l'Hôtel de ville. "En général, on arrive à renouer le dialogue, mais là non", a-t-il regretté. "Récemment, l’administré a fait poser des gros rochers devant chez lui pour empêcher le stationnement, ce qui est inacceptable pour la commune. J’ai déposé une plainte et fait une mise en demeure d’enlèvement de ces rochers", a ajouté Laurent Simon.

La voiture de l'agresseur a fait les frais de ce climat délétère. "Il a eu sa voiture qui a été brûlée, il y a deux nuits, dans son jardin. Je peux comprendre l’énervement de se faire brûler sa voiture chez soi, mais c’est la suite d’un certain nombre de conflits, de bagarres", a posé le maire de Chalifert. Ce dernier a glissé: "On a l’impression qu’aujourd’hui on peut taper sur n’importe qui, n’importe quand, pour des raisons complètement futiles. (...) Il faudrait une prise de conscience pour enrayer cette escalade mais il faudrait qu’elle se fasse vite."

Une réunion intergouvernementale sur ce sujet, réclamée de longue date par les associations d'élus, doit se tenir mardi prochain à Matignon, rappelle l'Agence France Presse ce mardi soir. L'Association des maires de France s'est quant à elle indignée de ce fait-divers, soulignant que, depuis le mois de janvier, 233 élus ont été les victimes de violences.

Article original publié sur BFMTV.com