Un maire refuse d’inscrire le prénom d’usage d’une transgenre sur sa tombe

Un cimetière fleuri lors de la Toussaint (photo d'illustration).
Un cimetière fleuri lors de la Toussaint (photo d'illustration).

Endeuillés par la mort de leur enfant, les parents d'une jeune femme transgenre de 28 ans doivent désormais se battre contre l'administration. Comme le rapporte Mediapart, la famille souhaite inscrire le prénom d'usage de leur fille sur sa plaque funéraire, à Thonon-les-Bains. Problème : le maire de la commune, Christophe Arminjon, s'y oppose catégoriquement, et ce, malgré l'approbation de la préfecture de Haute-Savoie.

Leur fille, engagée dans un processus de réassignation sexuelle depuis 2016, s'est suicidée en juin 2020. Son changement d'état civil avait été retardé en raison du confinement et de son handicap. Leur enfant n'ayant pas officiellement changé de prénom, les parents ont dû accepter l'inscription du prénom masculin sur l'urne funéraire et au registre de la mairie. Pour autant, d'après Mediapart, ses parents ont tenté à plusieurs reprises, par un courrier personnel puis une lettre de leur avocate, de faire changer d'avis l'élu concernant la pierre tombale. Sans succès : en réponse, Christophe Arminjon a déclaré qu'il se réservait le droit d'interdire une inscription portant « manifestement » atteinte à l'ordre public ou à la dignité du défunt.

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Or la jeune femme avait, de son vivant, supprimé de sa vie quotidienne son « dead name » (prénom donné à la naissance), se faisant appeler par son prénom d'usage. Étudiante en sociologie à Paris-8, elle ét [...] Lire la suite