Maire FN : à Marseille, les cités de marbre

Le chantier de destruction d'une grande tour de la cité Picon, dans le 7e secteur de Marseille, le 15 avril.

Dégoûtés du clientélisme du PS, les quartiers Nord accueillent l’élection de Stéphane Ravier dans le 7e secteur avec détachement.

Al’entrée de la cité, le gardien de l’office HLM travaille dans un appartement dont les volets restent clos. «Ici, c’est le far west, dit-il. Le FN fait croire qu’il peut changer les choses, mais faudrait être Merlin l’enchanteur. Les gens savent bien qu’il changera rien.» La cité Picon fait partie du Grand Saint-Barthélémy, vaste ensemble du 7e secteur de Marseille, qui a élu un maire Front national fin mars. «Mais tout le monde s’en fout, assure monsieur Roger, le gardien. Ils savent que le FN leur fera rien. C’est juste un vote antipolitique. Il y a eu trop de promesses non tenues.» Les cités marseillaises ont assez peu voté FN, elles ont juste arrêté de voter à gauche et comme le Front national reste très fort tout autour, Stéphane Ravier a été élu maire d’un secteur de 150 000 habitants. Sans émouvoir grand monde. En 1983, quand le FN avait gagné Dreux, certains avaient pleuré ici, manifesté. Trente ans plus tard, cela se passe chez eux, mais personne ne bronche. L’indifférence s’impose. Le FN ne fait plus peur dans ces cités, où le découragement domine.

Bracelet électronique. Il y a quelque chose de profondément déprimant à Picon. L’espace public est une friche, les immeubles sont fatigués, des grilles épaisses protègent les fenêtres des rez-de-chaussée. Devant un snack, une adolescente fume son pétard. Ici, on ne les fait plus tourner. Chacun le sien, souvent dès le matin. A côté d’elle, un grand type en bermuda de l’OM porte un bracelet électronique à la cheville. Plus loin, un garçon fait des tours sur une minimoto, comme un ours dans un zoo. Monsieur Hammou soupire : «Ils ne sont pas méchants. Il faudrait juste les occuper.» Il est responsable de la petite salle de prière du quartier et, ce matin, il est allé avec un collègue demander un rendez-vous au nouveau maire. «Les gens ont l’impression d’avoir tout essayé, dit-il. Alors (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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