Le maire de La Baule annonce avoir reçu des menaces de mort évoquant Samuel Paty et le Bataclan

L'édile de Loire-Atlantique dit avoir reçu un courrier avec des photos faisant référence à l'attentat survenu au Bataclan et à l'assassinat de Samuel Paty. Il dénonce "un climat de violences" visant les élus.

Un courrier alarmant qui rappelle les menaces visant les élus. Le maire LR de La Baule-Escoublac, en Loire-Atlantique, Franck Louvrier, a annoncé vendredi, lors d'un conseil municipal, avoir reçu une lettre contenant des menaces de mort début mai, rapportent des médias locaux.

Envoyée de façon anonyme, la lettre s'accompagne de trois photos illustrant l'assassinat de Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie décapité en 2020 pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves, et l'attentat du Bataclan qui a fait 90 morts en 2015.

Une inscription glaçante est indiquée en lettres rouges : "la prochaine fois à La Baule ?", sonnant comme une menace visant l'édile, rapporte France Bleu.

Le maire de La Baule indique que la police judiciaire de Nantes s'est saisie de l'enquête.

"Nous étions à portée de baffes, nous sommes à portée d’actes criminels"

L'élu explique en conseil municipal avoir choisi de rendre ce courrier public en raison du "climat de violence du moment à l’encontre des élus", selon Ouest France.

Le maire de La Baule fait immédiatement le lien entre ce courrier et les violences, en hausse, visant l'ensemble de la classe politique.

"L’écharpe tricolore ne protège pas plus que la blouse blanche ou l’uniforme", déplore-t-il.

"Nous étions à portée de baffes, nous sommes à portée d’actes criminels qui ont conduit le maire de Saint-Brevin à démissionner", estime-t-il.

Franck Louvrier fait ici référence à Yannick Morez, un autre maire du département qui a annoncé quitter son mandat le 10 mai dernier après avoir été la cible de messages de haine et de menaces en raison de son soutien au transfert d'un centre d'accueil des demandeurs d'asile sur sa commune. En mars dernier, sa maison et ses deux voitures ont également été incendiées, épisode qui l'a motivé à démissionner.

L'élu demande une "prise de conscience"

Le maire de La Baule appelle à une "prise de conscience" qu'il juge "indispensable" et s'inquiète d'une potentielle" remise en cause" des institutions.

Il a notamment reçu le "plus chaleureux soutien" de Renaud Muselier, président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur sur Twitter. "Il n’y a pas de place en République pour les menaces de mort", écrit-il, dénonçant des propos "abjectes".

Plus de 2 000 élus et citoyens ont défilé le 24 mai à Saint-Brevin-les-Pins en soutien au maire démissionnaire devenu symbole des violences contre les élus. Les faits de violence physique ou verbale contre les élus ont augmenté de 32% en 2022, selon le ministère de l'Intérieur.

Article original publié sur BFMTV.com

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