Main basse sur les trésors de la République

Plus de 60 000 œuvres d’art appartenant à l’Etat ont disparu des institutions publiques. Elles ont été égarées, cassées, mais surtout volées. A l’Elysée, dans les ministères, dans nos ambassades et au Parlement, les occupants céderaient-ils à la tentation ? Des plaintes ont été déposées. Depuis vingt ans, une commission tente de recenser et de retrouver ces pièces. Plongée dans un travail de fourmi, à la recherche de notre patrimoine envolé.

« La danseuse aux serpents » a disparu. L’affaire est aussi embarrassante qu’elle est sérieuse car l’enlèvement s’est déroulé… au sein même du ministère de l’Intérieur ! Une plainte a bien été déposée le 20 octobre 2009. Mais depuis dix ans aucune nouvelle. Aujourd’hui, la belle pourrait s’échanger contre 50 000 à 60 000 euros. Il ne s’agit pas d’une rançon mais d’une estimation sur le marché de l’art. En effet, la danseuse sensuelle et raffinée est une sculpture, un splendide bronze signé de l’artiste Paul Landowski, sans doute sa pièce maîtresse. Déposée au ministère en 1959, elle s’est mystérieusement volatilisée, comme de nombreuses autres œuvres d’art.

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Dans les locaux du premier flic de France manquent ainsi à l’appel 350 tableaux, 31 œuvres issues des collections des musées nationaux et pas moins de 4 480 pièces provenant de la prestigieuse Manufacture nationale de Sèvres. Ajoutons de beaux objets du Mobilier national qui se sont également fait la malle, tel un précieux paravent laqué du XVIIIe siècle, volé début 1990, un larcin pour lequel une plainte a été déposée le 14 mai 2009, mieux vaut tard que jamais.

"La danseuse au serpent"
"La danseuse au serpent"

"La danseuse au serpent" © Danseuse au serpent/Paul Maximilien Ladowski/CNAP,

Ces fric-frac et autres disparitions inexpliquées ne frappent pas que la(...)


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