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Le maillot brésilien : une coupe très droite

Manifestation contre l'organisation de la Coupe du monde au Brésil, en juillet 2014.

La tunique auriverde, autrefois symbole d'unité nationale, est devenu un objet de lutte politique dans un pays qui se désintéresse de la compétition.

Soutenir ou non la Seleção ? Alors que les Brésiliens entament leur Mondial, ce dimanche, face à la Suisse, la gauche brésilienne hésite à «porter le maillot», opportune métaphore locale qui signifie «s’engager». Même les joueurs, quintuples champions du monde, n’arrivent plus à réconcilier un pays plus divisé que jamais. Le maillot le plus étoilé de la planète foot, symbole national ou disputé comme un ballon ? «La droite se l’est progressivement approprié, comme pour dire que le pays lui appartient», analyse Flávio de Campos, professeur d’histoire socioculturelle du football à l’université de São Paulo. Elle en a fait l’emblème de sa bataille pour ravir le pouvoir au Parti des travailleurs (PT), qui a gouverné le pays pendant treize ans, avec Lula puis Dilma Rousseff, destituée le 31 août 2016.

Souvenir douloureux

Nous sommes en 2015, et la protégée de Lula vient à peine d’être réélue. Recyclant des slogans de la guerre froide («Notre drapeau ne sera jamais rouge»), la droite mobilise massivement pour demander l’impeachment. Des mois durant, ses manifestants ont inondé les rues revêtus du maillot jaune et vert, ressorti le 7 avril dernier pour fêter l’incarcération de Lula, qui purge une peine pour des faits de corruption. Dans la foulée, le célèbre maillot a également été récupéré par les nostalgiques de la dictature (1964-1985), soit l’extrême droite brésilienne, qui fait un retour en force… Du coup, des modèles alternatifs ont fleuri pour le supporteur de gauche qui refuse malgré tout de bouder son plaisir : maillot rouge avec faucille et marteau (en lieu et place du blason de la fédération brésilienne, antre de la corruption), avec, au dos, le mot «golpe» (coup d’Etat) ou «putsch», telle que la destitution a été vécue à gauche. Maillot noir pour les anars ou plus sobrement, le maillot de réserve de la Seleção, (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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