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Mahmoud Abbas accuse Israël de "gangstérisme"

Le président palestinien, Mahmoud Abbas (photo), a accusé mercredi Israël de "gangstérisme" après la décision de l'Etat hébreu de suspendre le transfert chaque mois à l'Autorité palestinienne de plus de 100 millions de dollars pour le paiement des fonctionnaires palestiniens. /photo prise le 4 mars 2015/REUTERS/Mohamad Torokman

RAMALLAH, Cisjordanie (Reuters) - Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a accusé mercredi Israël de "gangstérisme" après la décision de l'Etat hébreu de suspendre le transfert chaque mois à l'Autorité palestinienne de plus de 100 millions de dollars pour le paiement des fonctionnaires palestiniens. Les Israéliens ont pris cette décision en janvier pour dénoncer la demande d'adhésion de l'Autorité palestinienne à la Cour pénale internationale (CPI). Ces 100 millions de dollars, provenant de taxes collectées par Israël pour le compte de l'Autorité palestinienne, représentent environ les deux tiers du budget de cette dernière. "Comment peut-on leur permettre de nous prendre ainsi notre argent ? Avons-nous affaire à un Etat ou à des gangsters ?", s'est exclamé Mahmoud Abbas à l'ouverture d'une réunion à Ramallah, en Cisjordanie, du Conseil central de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). "Comment allons-nous payer les salaires (des fonctionnaires) ?", a demandé le dirigeant palestinien, soulignant qu'Israël devait aussi environ 450 millions de dollars de rémunérations à des Palestiniens travaillant dans l'Etat hébreu. De nombreux fonctionnaires de l'Autorité palestinienne, qui sont 140.000 au total, ont déjà subi des réductions de salaires d'environ 40%, ce qui a provoqué des incidents à Ramallah, à Bethléem et dans d'autres villes de Cisjordanie. En représailles à ce différend économique, la suspension de la coopération avec Israël sur les questions de sécurité pourrait être décidée au cours de la réunion du Conseil central de l'OLP. "Il est temps de suspendre la coopération (avec Israël) sur la sécurité", a déclaré avant la réunion Qaïs Abou Laïla, l'un des responsables de l'OLP. "La direction palestinienne entend revoir l'ensemble de ses relations avec Israël à la lumière de la suspension des transferts de fonds et de la poursuite de la confiscation des terres", a-t-il ajouté. Les relations entre Palestiniens et Israéliens n'ont cessé de se dégrader depuis la rupture des négociations directes l'an dernier, en raison notamment de la poursuite de la colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. La compagnie publique israélienne d'électricité, qui réclame aux Palestiniens le paiement d'une facture de 492 millions de dollars, a par ailleurs coupé le courant à plusieurs reprises ces dix derniers jours aux villes cisjordaniennes de Naplouse et de Djénine. Dimanche dernier, 13.000 soldats israéliens ont participé à des manoeuvres impromptues en Cisjordanie, ce qui n'était pas arrivé depuis 2012. (Ali Sawafta, avec Nidal al-Mughrabi, Guy Kerivel pour le service français, édité par Tangi Salaün)